Je lisais l’autre jour dans un édito de l’Express que si une fête [juive ou musulmane] tombe le jour d’un examen, il appartiendra au ministre du culte de délivrer une dispense à l’impétrant. Je tiens à rassurer l’auteur: c’est tout à fait possible. En tout cas d’après le droit rabbinique qui, à l’exception de trois péchés majeurs, prévoit qu’en cas de menace de mort, on optera pour un arrangement discret. La vie ou l’écrit, tu choisiras la vie! J’avais espéré depuis mon refuge hiérosolomytain qu’on en n’était pas arrivés à cette extrémité, mais voilà que Mme Le Pen, qui pas…non, qui pas une seule fois n’a laissé mariner ce genre d’optimisme béat, me rappelle à l’ordre. Plus de kippa dans les lieux publics, elle a dit! Cependant là – j’en pâlis – le droit rabbinique ne rend pas les choses tellement faciles. Le Talmud ne dit-il pas qu’en cas de contrainte antijuive de front, vouloir vous obliger à lacer vos chaussures en bleu au lieu de rouge, exige que vous gardiez vos lacets bleus. Alors qu’en temps ordinaire, rien ne vous interdit des lacets verts ou jaunes. Ou roses, si vous préférez. C’est très joli des lacets roses sur des chaussures beiges. Il est vrai que le Talmud parle des époques où l’idolâtrie était religion d’Etat. Reste que l’avantage d’une discrimination de la kipa sur celle des lacets est évident. Il suffira de prendre la peine de ressortir deux ou trois guillotines: d’un seul tranchant vous aurez la tête avec.
J.G.