Un attentat djihadiste vient d’être déjoué en France. D’autres seront déjoués encore. D’autres ne le seront pas.
Une rage qui macère au sein de l’islam depuis des décennies, que l’Occident a longtemps endigué, mais n’endigue plus
L’Etat islamique est très loin d’avoir été mis hors d’état de nuire, et reste la plus puissante organisation djihadiste à s’être constituée sur la planète. Et c’est une organisation qui continue à recruter. Les autorités françaises sont débordées, et si la police fait son travail, les autorités politiques au pouvoir tiennent des discours d’une indigence grotesque, imprégnés d’un esprit de soumission. Manuel Valls a déclaré récemment que la France entretient des liens très forts avec l’islam. S’il avait dit la vérité, il aurait dû dire que c’est l’islam qui met en place des liens très forts avec la France, et que ce sont des liens qui ligotent, étouffent et tuent peu à peu. Il ne peut pas, car il est ligoté. Aucun homme politique ne peut, sans doute, tant les liens qui ligotent, étouffent et tuent se resserrent.
Ce qui se passe en France se retrouve à des degrés divers dans toute l’Europe ou une offensive islamiste est en cours.
Ce qui se passe en Europe est très largement le fruit amer de ce qui se passe dans le monde musulman où la déferlante islamiste menée par l’Etat islamique n’en finit pas d’avancer et de se propager.
Cette déferlante est plus vaste que l’Etat islamique, et la puissance de l’Etat islamique n’est que le reflet de cette déferlante.
Celle-ci existe en raison d’une rage qui macère au sein de l’islam depuis des décennies, et que l’Occident a longtemps endigué mais n’endigue plus. Qu’un homme tel que Barack Obama ait pu être élu Président sept années à peine après les attentats djihadistes du onze septembre 2001 est bien davantage que consternant. Qu’il ait pu être réélu est accablant. Qu’aujourd’hui, un personnage aussi sordide et répugnant qu’Hillary Clinton ait une chance de succéder a Barack Obama est très inquiétant, et vraisemblablement bien davantage qu’inquiétant.
Oussama Ben Laden parlait de « cheval fort » et de « cheval faible », et disait que le cheval fort pourrait l’emporter. Il pensait que le monde occidental était le cheval faible.
J’aimerais pouvoir lui donner tort. Je dois me résoudre à écrire que, pour l’heure, il a raison.
L’Europe est depuis longtemps un cheval faible, un cheval épuisé, vaincu dans sa tête et dès lors vaincu dans son corps.
Les sursauts qui s’y dessinent risquent de n’être pas suffisants : je l’ai noté mille fois déjà. J’attends qu’on me montre que je me trompe. Aucun pays européen n’a aujourd’hui une armée à même d’assurer pleinement des missions de défense, une police qui a les moyens de garantir effectivement la sécurité du pays dont elle est la police, et les frontières de l’Europe sont très poreuses. L’ennemi est déjà, en nombre, à l’intérieur des murs.
Les Etats-Unis ont réagi en cheval fort quand George Walker Bush était Président, mais la présidence de George Walker Bush venait après huit années d’une présidence déficiente au cours de laquelle un homme sans éthique, Bill Clinton, a semblé imaginer pouvoir toucher les « dividendes » d’une paix qui n’a jamais existé que dans les fantasmes de quelques intellectuels déconnectés de la réalité. George Walker Bush a limité les dégâts, sans plus, et a fini sa présidence en ayant épuisé tout son capital politique, enseveli sous l’opprobre de ceux qui voulaient le remplacer et défaire les résultats encore fragiles qu’il était parvenu à obtenir.Il a voulu installer la démocratie dans le monde musulman, ce qui, tout bien pesé, avait autant de sens que vouloir labourer la mer pour en faire un champ fertile. Les Etats-Unis sont devenus, à partir de janvier 2009 un cheval aussi faible que l’Europe, et leur faiblesse est, vu le statut et la place des Etats-Unis sur la planète, bien plus catastrophique et désastreuse que la faiblesse de l’Europe.
L’Occident n’endigue plus, non.
Barack Obama a fait naître l’Etat islamique en se retirant d’Irak et lui a permis de devenir ce qu’il est aujourd’hui en ne faisant strictement rien
Ce onze septembre, quinze années se sont écoulées depuis les attentats djihadistes du onze septembre 2001. Oussama Ben Laden n’imaginait sans doute pas que les Etats-Unis réagiraient avec la détermination qu’a montrée George Walker Bush à l’époque. Mais il imaginait fort bien ce que serait la réaction de l’immense majorité des dirigeants européens et comment la gauche américaine s’y prendrait pour mener à bien un abject travail de sape.
Ce travail de sape se poursuit de plus belle aujourd’hui.
Barack Obama s’est placé d’emblée au service de la déferlante islamiste et quiconque relit ses déclarations du printemps 2009 sans voir cela est atteint de cécité, quiconque relit le discours du Caire, prononcé le 4 juin 2009, sans voir que c’est un discours imprégné d’idées islamistes est un complice avoué ou inavoué des islamistes.
Barack Obama a fait naître l’Etat islamique en se retirant d’Irak et lui a permis de devenir ce qu’il est aujourd’hui en ne faisant strictement rien pour contrer sa montée en puissance. Il a fait de l’Iran, lui-même islamiste, version chiite, la puissance hégémonique au Proche-Orient. Il a gravement détérioré l’armée américaine. Hillary Clinton, qui n’a cessé d’être la complice de Barack Obama, a incontestablement une chance de lui succéder.
Oussama Ben Laden est mort, éliminé par Barack Obama, qui avait à l’époque choisi l’option Ayman al-Zawahiri (ceux qui veulent comprendre peuvent lire mes livres Le désastre Obama* et Après Obama, Trump ? *, ceux qui veulent ne pas comprendre peuvent s’abstenir de me lire).
Oussama Ben Laden pourrait se révéler avoir raison, oui.
Le monde occidental est présentement le cheval faible, et cela risque de s’aggraver.
Barack Obama bénéficie au moment où j’écris ces lignes d’un taux d’approbation qui dépasse légèrement les cinquante pour cent. Si l’élection présidentielle américaine avait lieu aujourd’hui, Donald Trump serait battu, c’est un fait. Il reste un peu moins de deux mois de campagne électorale, et tout est possible. Je prends date : inverser la tendance sera très difficile.
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Dans les semaines qui ont suivi le onze septembre 2001, j’ai eu chez lui, à Malibu, de longues conversations avec un penseur pour qui j’ai une immense estime, David Horowitz. Il craignait à l’époque le retour de ce qu’il appelait la mentalité d’avant le onze septembre et tenait des propos pessimistes. Je partageais à l’époque son pessimisme. Je le partage toujours.
Quinze ans après le onze septembre, la mentalité d’avant le onze septembre règne.
David Horowitz se demandait combien de morts il faudrait encore pour que les Occidentaux comprennent vraiment qu’une guerre contre la civilisation occidentale est en cours, et que le monde occidental peut perdre la guerre ?
Je me posais la même question, et je la pose une fois de plus : combien de morts faudra-t-il encore pour que le monde occidental comprenne qu’une guerre sans merci lui a été déclarée, et qu’il peut la perdre ? Combien de morts faudra-t-il encore pour que le monde occidental comprenne ce que mon ami très cher, le regretté Laurent Murawiec, a appelé dans un livre magistral l’esprit du djihad (The Mind of Jihad*) ?
Quinze ans après le onze septembre, le djihad avance et tue. L’Occident recule et se délite.
© Guy Millière pour Dreuz.info.