Netanya serait la capitale des Français en Israël. Elle se disputerait ce titre avec Tel Aviv désormais et Jérusalem suivrait de près. Mais ne nous arrêtons pas aux apparences. Les olim de France, anciens et nouveaux, choisissent aussi de s’installer parfois dans des lieux plus inattendus et parmi eux, le Shomron fait figure d’endroit idéal pour poser ses valises et ses cartons.
LPH est allé à la rencontre de trois d’entre eux: trois profils différents mais trois familles qui s’épanouissent parfaitement dans cette région.
Habitant de Brouhin
Yoann, sa femme et leurs cinq enfants ont fait leur alya l’été dernier avec l’alya de groupe de Chalom Wach. Ils sont installés à Brouhin dans le Shomron, depuis un peu plus de six mois, mais se sentent chez eux totalement!
Yoann nous explique comment ils sont arrivés dans ce yishouv: ”Nous vivions à Créteil. Nous avons toujours éduqué nos enfants dans l’idée qu’ils viendraient vivre en Israël. Puis nous nous sommes rendus compte que si nos enfants partaient les uns après les autres, alors pendant toute une période notre famille serait divisée. Nous ne voulions pas cela, nous avons donc décidé de partir tous! Pour nous, il était impensable de nous installer dans les ”territoires”! Puis nous avons accepté l’idée de vivre dans le Shomron, mais nous voulions impérativement une grande ville! Puis nous nous sommes dits, ok pour une petite ville, mais il faut absolument qu’il y ait une supérette! Finalement, nous avons choisi Brouhin!”.
Si Yoann et sa femme ont appris une chose, c’est qu’il ne faut jamais dire jamais! En effet, dès la présentation en France de ce petit village du Shomron, le couple est séduit. Ce qui leur a plu: ”l’environnement magnifique d’abord. Une fois sur place, lorsque nous avons fait le voyage d’étude, nous avons été emballés par la population. C’est le monde des bisounours!”, s’émerveille encore le père de famille. ”Tout le monde est d’une gentillesse exceptionnelle. Un exemple: quand nos meubles sont arrivés dans la caravilla, on en avait pour plusieurs jours de travail… Mais c’était sans compter sur l’aide spontanée des habitants du yishouv! En quelques heures, l’affaire était entendue! Idem pour les repas, les premières semaines, nous n’avions pas de cuisine, nos voisins nous apportaient à manger trois fois par jour!”.
Pour Yoann, cette ambiance est particulièrement importante: ”nous ne voulions pas d’un monde francophone. Pour nous, l’intégration de nos enfants et la nôtre passaient par l’immersion dans un monde israélien. Ce que ce yishouv du Shomron nous procure, c’est un cadre idéal pour cela”.
A cela s’ajoute le constat que la famille a rapidement fait: on se sent en sécurité dans le Shomron et les principales villes du centre du pays ne sont qu’à quelques minutes en voiture! ”Nos enfants ne repartiraient pour rien au monde! Et nous non plus!”.
En trois mots le Shomron? ”Hessed, sourire et paysage”! La recette gagnante pour ces olim hadashim!
Habitant d’Elon Moreh
Le Rav Nissim Attiyas fait partie des anciens olim francophones installés dans le Shomron puisque cela fait trente ans qu’il vit à Elon Moreh. ”A la suite de mes études au kollel, je devais aller enseigner dans une ville de développement. Parmi les propositions que j’avais, figurait Elon Moreh. J’ai d’abord enseigné à l’école primaire puis j’ai pris la direction du kollel. Nous sommes restés depuis dans ce village du Shomron, par idéal”.
Le Rav Attiyas nous explique que ce qui crée ce lien profond qu’il ressent avec la région du Shomron c’est tout simplement notre histoire: ”Quand on vit ici, on est l’acteur au quotidien du lien historique de notre peuple avec sa terre. Elon Moreh est le premier lieu où Avraham Avinou est arrivé. On participe à l’histoire en peuplant Eretz Israël, en étant là où on a besoin de nous”.
Vivre dans le Shomron pour le Rav Attiyas c’est aussi un message que l’on transmet à ses enfants, une éducation. Et que dire de l’étude de la Torah dans un lieu où chaque endroit parle Tana’h? ”Quand on regarde par la fenêtre, on fait une relation directe entre ce que l’on lit dans nos textes et ce que l’on est aujourd’hui!”.
Un paysage spirituel qui s’ajoute au paysage naturel et humain qui n’a pas son égal ailleurs, aux dires de cet ancien du Shomron.
Yves Moshé et Haya Hadassa Ayache
Habitants d’Einav
Yves Moshé et Haya Hadassa se sont installés dans le village d’Einav, il y a 10 ans, lorsqu’ils ont fait leur alya. Quitter la grande ville de Paris pour un petit village, mais pourquoi? ”Mon ami Baruch Lior habitait Einav et m’avait encouragé à venir découvrir le lieu”, se souvient Yves Moshé. ”Avant de faire notre alya, nous avons donc visité Einav et cela nous a plu! Le cadre splendide, la bonté de la population nous changeait de la jungle parisienne!”.
Au-delà, Yves Moshé et son épouse sont convaincus que le fait de s’installer dans cette région, à proximité du centre du pays, et dans un village, leur a permis de s’intégrer mieux, plus facilement, sans pour autant se sentir coupés. ”Dans le Shomron, règne un esprit fraternel et à Einav en particulier, le paysage, le climat, la maison individuelle, le jardin, le bon air, nous permettent de vivre sereinement!”.
Yves Moshé et Haya Hadassa sont certes des champions de karaté, mais ce n’est pas pour cette raison qu’ils se sentent en sécurité dans le Shomron! ”Nous n’avons senti aucune tension lors des guerres ou de l’intifada. Le yishouv est fermé et la route est securisée”.
Ils encouragent les Francophones à venir vivre dans le Shomron, qu’ils décrivent comme le cœur d’Israël et du judaïsme avec un tissu social que l’on ne trouve nulle part ailleurs!
J’ai mis cet article en “favoris” pour aller voir sur place quand je pourrai…
Shalom