Il existe depuis longtemps dans l’arsenal juridique israélien une mesure qui institue une discrimination positive dans le service public aux citoyens issus de communautés minoritaires, tels que que les Druzes, Arabes israéliens, Arabes chrétiens, Bédouins, Tcherkesses etc.
Sur proposition du député Motti Yoguev (Habayit Hayehoudi), la commission ministérielle législative a adopté dimanche un amendement à la loi existante qui fixera que seuls celles et ceux qui auront effectué une service national militaire ou civil bénéficieront de ce privilège.
Le député a expliqué que sa proposition d’amendement vient corriger une anomalie historique qui voulait que des jeunes des ces secteurs n’ayant effectué aucun service national bénéficie des mêmes droits que ceux qui ont donné deux ou trois dans au service du pays.
Le texte de loi est formulé ainsi: “…Il existe des minorités ethniques et religieuses en Israël, dont certains membres ont décidé de joindre leur destin à celui de l’Etat et offrent les meilleures années de leur vie à un service national militaire ou civil, parfois au prix de lourds sacrifices familiaux ou sociaux. Certains subissent des violences, certains sont menacés ou agressés uniquement pour le fait qu’ils ont choisi de servir l’Etat d’Israël et de s’y intégrer. Dès lors, l’objectif de cet amendement est de faciliter leur embauche dans le service public une fois qu’ils entreront dans la vie active. Il s’agit d’un amendement à but social qui s’impose, contribuera à une meilleure intégration des minorités dans l’Etat d’Israël et procurera un sentiment de justice à ceux qui choisissent cette voie”.
Le texte sera en principe présenté à la Knesset mercredi pour lecture préliminaire.
Après l’adoption par la commission, le député Motti Yoguev, membre de la commission des Affaires étrangères et de la Défense a exprimé sa satifaction: “Le service militaire est une déclaration de loyauté envers l’Etat d’Israël. L’Etat d’Israël, ce ne sont pas que des droits mais aussi des obligations, et en tête, celle d’être associé à la lutte pour la sécurité de l’Etat et de ses citoyens. Ainsi, comme l’Etat accorde une discrimination positive envers les minorités pour l’embauche dans le service public, il est normal que ce privilège aille envers ceux qui contribuent à l’Etat, parfois au risque de leur vie. Je me réjouis de cette adoption par la commission ministérielle et promets d’agir pour faire avancer le processus législatif jusqu’à son terme”.
Le président de l’organisation Im Tirtsou, Matan Peleg, qui a initié le texte déposé par Motti Yoguev, a déclaré: “L’encouragement aux minorités à s’intégrer dans la société est l’une des conditions pour la pérennité de l’Etat d’Israël comme Etat sioniste et démocratique. Nous avons le devoir de stimuler et récompenser ceux qui acceptent d’effectuer un service national et de ne pas hésiter à les montrer en exemple face à ceux qui appellent à la sédition et à la guerre contre l’Etat dont ils sont pourtant citoyens (…) Il s’agit d’une journée historique dans le rapprochement nécessaire entre les minorités et l’Etat d’Israël”.
La Liste arabe unifiée n’a pas encore réagi, mais comme pour les cas précédents de législation similaire, les députés arabes pesteront sans aucun doute contre ce qu’ils appellent “une volonté de diviser la population arabe israélienne”.
Photo Hadas Parush / Flash 90
Yeochoua Sultan, il ne s’agit pas de discrimination positive à l’égard des minorités dans leur ensemble, mais des citoyens de celles-ci qui, en dépit des fortes pressions de leur milieu, auront choisi de s’engager dans tsahal. Rien de plus juste.