Quel est le point commun entre un Sefer Torah, une paire de tefilines, une mezouza ou une meguila? Une des réponses les plus naturelles sera qu’ils sont tous écrits par un Sofer Stam sur du parchemin suivant des règles très précises.
Ceux-là doivent obligatoirement suivre ce processus d’écriture mais savez-vous qu’il existe des textes de notre tradition qui, sans pour autant que cela soit imposé, écrits de la sorte, prennent une dimension supérieure? C’est le cas notamment de la Ketorette.
Le Sofer Stam Meyer Cohen nous explique.
Le P’tit Hebdo: En quoi la Ketorette est-elle une prière particulière?
Meyer Cohen: La Ketorette est un élément important du travail du Cohen dans le Beth Hamikdach. Il s’agit d’un ensemble de 11 aromates et autres ingrédients qui étaient constitués en une offrande appelée Ketorette. De nos jours, en l’absence du Beth Hamikdach et comme pour tous les sacrifices qui y étaient réalisés, nous la remplaçons par un texte qui décrit précisément le travail du Cohen.
Nos Sages enseignent dans le Talmud et dans le Zohar que la Ketorette favorise la parnassa et écarte les mauvaises forces. Nous la lisons deux fois pendant la prière du matin et une fois l’après-midi pour ne pas laisser ces forces “parasiter” nos prières. On peut toutefois la lire en journée indépendamment des prières, et sa force est décuplée si elle est récitée de ”Hatsot-layalah” jusqu’au matin (il est alors préférable d’utiliser la version-longue).
Tout ceci semble vrai même pour une ketorette lue dans un sidour. Cependant le Rav Moché Makir, contemporain du Ari-Zal se porte garant dans son livre “Seder-hayom” de l’efficacité de sa lecture pour la protection et la réussite si elle est effectuée sur un parchemin deux fois par jour. Il est surprenant d’entrevoir une allusion à la “Ketorette sur Klaf ” dans le traité Yoma 38a, où est mentionné le terme “méguilat-samamanim”.
Lph: Quel travail le Sofer Stam que vous êtes, effectue sur ce genre de textes?
M.C.: Pendant les moments qui ne sont pas réservés à l’écriture de Sifré-Torah, j’écris sur parchemin ou sur Gvil (cuirs de couleur) des Ketorettes sous forme de “rouleaux”: la “Ketorette standard” ou ponctuée, la Ketorette “Od Yossef h’ay” qui comprend plusieurs “cavanotes” conseillées par le Ben-Ich-Hay à l’intention du ”grand-public”, et le “Tikoune-Hakétorette” inspiré de la “version longue” conseillée par les mékoubalim. On peut y lire la partie standard lors des lectures quotidiennes, ou bien la totalité quand on en ressent le besoin, comme on le ferait pour un Téhilim.
Lph: En dehors de la Ketorette, existe-t-il d’autres textes qu’il est bon de faire écrire par un Sofer Stam?
M.C.: Je dirais objectivement que l’usage se répand de lire le Chir-hachirim sur un Klaf, et certains Rabanim donnent ce conseil à ceux qui désirent “trouver l’âme-sœur”. Subjectivement; on peut avoir envie de lire ou d’offrir un Perek-Chirah ou un Tikoune-Haklali sur un parchemin authentique.
A ce propos, après beaucoup de temps passé dans la conception d’un projet, j’ai trouvé chez mon ami Yossef Amouyal les qualités requises pour réaliser ensemble des “coffrets-ségoulotes” accompagnés d’une documentation inédite sur leur utilisation.
Pour aller plus loin
“Ketorette Meïr”
Showroom au 17 Rehov Ouziel, Jérusalem
Ouvert tous les jours de 17h à 19h
Tel: 02 571 9538