Le directeur du centre communautaire du quartier de Kiryat Yovel, Yehiel Lévy, a tenu des propos inadmissibles contre la population orthodoxe qui grandit dans ce quartier. Sur Galei Tsahal a il a déclaré: “Que faut-il faire? Les étrangler! Quand on les étrangle, ils quittent le quartier. Lorsqu’on leur met des obstacles ils ne viennent pas habiter ici. C’est la méthode qui fonctionne aujourd’hui!”
Il est vrai que l’augmentation de la population orthodoxe dans ce quartier ancien de la capitale provoque souvent des tensions avec la population plus ancienne, notamment du fait des différences de styles de vie. Mais la réaction de ce directeur a dépassé toutes les limites de la bienséance. Yehiel Levy a même avoué que le centre organise exprès des activités le shabbat près des zones habitées par les orthodoxes afin de les pousser à partir.
Le ministre de l’Education Naftali Benett a ordonné de convoquer sans délai ce directeur afin qu’il s’explique sur ses propos: “Je n’accepterai aucune discrimination, haine ou racisme envers la population orthodoxe ou tout autre secteur de population en Israël”, a indiqué le ministre. Le ministre de l’Intérieur Arié Dery a également protesté, déclarant qu’il n’y a pas de place pour de tels propos et a estimé que ce directeur n’est pas digne d’occuper un quelconque poste public, et surtout pas dans un quartier devenu aussi sensible que Kiryat Yovel.
Quant au maire de Jérusalem, Nir Barkat, il s’est adressé au président de la société des centres communautaires en lui demandant de limoger Yehiel Lévy pour ses propos qualifiés “d’inacceptables”.
Le député Ouri Maklev (Yahadout Hatorah) a qualifié “d’antisémites” les propos de ce directeur et estimé que Yehiel Lévy n’est plus digne d’agir dans ce quartier qui compte désormais une importante population orthodoxe.
Et l’ancien ministre Elie Ishaï a estimé avec raison que si un directeur de centre communautaire avait tenu de tels propos en parlant d’Arabes, tous les médias en auraient déjà fait la une et ce sujet aurait été abondamment couvert pendant plusieurs jours.
Yehiel Lévy jouit pourtant d’un large soutien dans son quartier parmi la population non-religieuse qui voit avec crainte s’installer une importante population orthodoxe qui va transformer à terme le paysage humain de ce quartier mythique de la capitale.
Photo Hadas Parush / Flash 90