Très peu de gens le savent mais il existe aujourd’hui près de mille communautés au Brésil qui disent avoir un lien avec le peuple juif. L’ancien député rav Haïm Amsellem, fondateur du mouvement Am Shalem a reçu la semaine dernière dans sa synagogue des représentants de quelques unes de ces communautés.
Certaines de ces communautés ne comptent que quelques membres d’autres au contraire quelques centaines voire des milliers et elles sont dispersées dans le pays et on estime leur nombre total à trois millions au Brésil. Aujourd’hui, elles se relient beaucoup à Israël et au Judaïsme par la voie d’Internet.
Le ministère des Relations avec la diaspora, dirigé par Naftali Benett tente d’élaborer une politique claire avec ces populations au statut pas défini car leur lien avec le peuple juif est un lien affectif et de mémoire plus qu’un lien biologique. Rares sont ceux qui réussissent à démontrer une généalogie juive. Le rav Amsellem sait qu’il n’est pas possible de les accepter tels quels comme Juifs et de plus, certains ne veulent pas se convertir.
“Ils ne veulent pas forcément monter en Israël mais ils aimeraient sentir un lien avec Israël et une attention de la part du monde juif”, confie l’ancien député qui reconnaît que ces communautés que l’on retrouve aussi sous d’autres latitudes “constituent un casse-tête pour le rabbinat israélien”.
Ce qui a particulièrement impressionné et ému le rav Amsallem ce sont les pratiques et coutumes préservées avec méticulosité par ces familles. Certaines ne travaillent pas le shabbat, allument deux bougies le vendredi soir, n’entrent pas dans des églises, ne mangent pas de porc. Certains organisent même des prières communes par vidéoconférence. Le rav Amsellem rapporte à ce propos les paroles des prophètes sur le rassemblement des exilés et le commentaire quasi-prophétique de Don Itshak Abrabanel, érudit juif espagnol du 15e siècle: “Il s’agit des exilés qui ont presque oublié qu’ils sont d’origine juive”.
Pour le rav Amsallem il ne fait aucun doute qu’Israël doit tendre la main à ces communautés et aider ceux qui souhaitent approfondir leur identité juive voire se convertir.
Cette rencontre a été qualifiée de très émouvante par le rav Amsellem qui a confié que pas mal de larmes ont été versées lors de ces moments. “Ces personnes ne veulent plus être présentées comme un folklore ou un sujet de recherches historiques mais veulent que l’on reconnaisse leur identité et leur statut particulier”, conclut-il.
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