Le ministre de la Défense s’est à nouveau montré sous son visage imprévisible et inconséquent. Très guerrier et péremptoire quand il était dans l’opposition il est devenu pâle et modéré depuis qu’il a endossé les habits de ministre de la Défense. Mais mercredi, il est allé très loin en tenant un langage digne de la gauche. Lors d’un point de presse à devant des journalistes il a déclaré qu’il fallait stopper la construction juive “y compris dans les blocs de localités” et a promis “qu’Amona serait rasée en dépit de la loi de régularisation”.
Ces propos ont entraîné de vives réactions au Likoud et à Habayit Hayehoudi mais ont été par contre applaudis par la gauche pour laquelle il était hier encore un personnage détestable. Pour Betzalel Smotrich (Habayit Hayehoudi) et Yoav Kich (Likoud), les deux co-présidents du lobby parlementaire pour Erets Israël, Avigdor Lieberman a commis une “faute stratégique” et ont rappelé que la question du repeuplement juif de la Judée-Samarie est du ressort du gouvernement et non du seul ministre de la Défense. “Il n’y a aucune raison pour qu’un gouvernement de droite applique une politique de gauche”, s’est insurgé Betzalel Smotrich. De son côté, Shouli Moualem (Habayit Hayehoudi), très en colère a recommandé à Avigdor Lieberman de lutter contre le terrorisme et pas contre la présence juive en Judée-Samarie. Elle demande au ministre de revenir sur ses paroles afin de ne pas trahir ses électeurs.
A gauche, on se félicite. Amir Peretz (Camp Sioniste) trouve soudain Avigdor Lieberman raisonnable et lucide: “Si Lieberman garde cette ligne il s’agira alors d’une stratégie juste qui permettra de préserver un Etat d’Israël juif et démocratique”.
Photo Hadas Parush / Flash 90