La fête de Yom Yeroushalaïm est aussi l’occasion de jeter un regard vers la passé, celui du 28 Iyar 5727, lorsque les parachutistes de Tsahal libéraient la Vieille ville de Jérusalem et le Kotel. A l’époque, la joie et l’enthousiasme étaient partagés par la quasi-totalité de la population juive d’Israël et de diaspora.
La manière dont le quotidien Haaretz avait décrit les événements à l’époque met encore davantage en évidence le chemin parcouru par ce journal entre une adhésion quasi-religieuse au sionisme et une ligne post-sioniste, voire antisioniste déconnectée des valeurs élémentaires du judaïsme.
Lisons la manière dont ce quotidien décrivait le lendemain l’événement historique sous un titre emprunté au prophète Isaïe: “Pousse des cris de joie et exulte, habitante de Sion!”
“La Vieille ville de Jérusalem est à nous! Ses portes sont ouvertes et le Kotel ne restera plus abandonné et silencieux. Le symbole de la majesté de l’époque ne s’observera plus de loin, mais fera désormais partie de l’Etat d’Israël. Son aura rayonnera à nouveau sur l’entreprise de reconstruction de la société juive, qui est un maillon dans la longue chaîne des générations du peuple sur sa terre (…) Quiconque a vu hier Jérusalem dans sa joie pourra peut-être s’imaginer ce que fut la joie dans la Jérusalem antique, à l’époque des pèlerinages lors des Trois fêtes. Et dans l’enthousiasme des sentiments, le concept de Beit Hamikdash est soudain redevenu plus concret. ‘Désormais, il sera possible de le reconstruire’. C’est le cri du coeur qu’ont poussé un professeur d’université comme un lycéen, et tant d’autres, paradoxalement des non-religieux. Et ils pensaient ce qu’ils disaient. Quiconque n’a pas vu la joie de Jérusalem n’a pas vu une vraie joie de sa vie”.
Dans un autre quotidien, appartenant au parti Mapam (à gauche du Parti travailliste) on pouvait lire: ” Hier a été gravé dans le coeur de chaque juif, quel qu’il soit, le sentiment qu’un espoir vieux de 2000 ans s’est réalisé. Le Messie est arrivé à Sion. La puissance des sentiments qu’a engendré cet événement historique dans le coeur des Juifs n’a pas son pareil dans le monde (…) Le peuple a retrouvé sa capitale et la capitale a retrouvé son peuple. Ils ne seront plus jamais séparés”.
Que de chemin négatif parcouru par le quotidien Haaretz qui est devenu aujourd’hui le porte-parole de tout ce qui critique le sionisme, Tsahal ou les secteurs religieux de la population, et qui diffuse cette haine à l’étranger.
Les errements identitaires de ce journal, de sa direction et de nombre de ces journalistes ont réussi à fendiller l’unité et le consensus autour de Jérusalem, qui était le ciment de tout le peuple juif depuis 2000 ans.
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