Lorsque nous sommes confrontés à une œuvre artistique, la question fondamentale n’est pas de savoir ce que l’artiste a voulu exprimer et ce que l’œuvre en tant que telle représente, mais bien de se demander en premier lieu si on n’aime ou n’aime pas, et pourquoi ? Qu’est-ce que l’œuvre me fait ressentir, quelles sont les émotions qui se meuvent en moi ? Qu’elles soient positives ou négatives, la réponse première ne nous laisse pas indifférent, car l’expérience immédiate vécue a changé notre perception. Puis, vient l’Histoire de l’Art est pose les fondamentaux, se basant sur le contexte de la réalisation, dans le temps et l’espace, les courants de pensée dans les arts et dans l’histoire, et également dans le cadre privé de l’artiste, à savoir à quelle période de sa création l’œuvre a été réalisée.
La rencontre avec les œuvres de Yaacobi se place sous le signe de la plasticité et de son traitement de la toile en tant que matière première, dans un rapport immédiat avec l’œuvre ; la toile n’est plus un simple support de l’expression créative, sinon l’outil de la réalisation. La toile s’ouvre, se fait sortir du cadre, se contorsionne, se plie. Elle sort de son corps matériel pour nous amener dans le monde supérieur de la création, du questionnement et de la recherche de l’artiste. Lorsque l’on voit ainsi exposer une grande partie de ses œuvres, traversant ainsi plusieurs périodes – lors des portes ouvertes de son atelier à Jérusalem, dans le quartier de Talpiyot –, le spectateur est en premier lieu plongé dans un univers riche d’inspiration de l’époque Moderne des années 1920, dans une correspondance plastique entre l’art abstrait du Hollandais Piet Mondriaan pour la forme et la couleur, et le surréaliste belge René Magritte pour le lyrisme.
Et par-delà le traitement de la forme, la couleur et la matière, la création artistique est au service de la sagesse, l’homme spirituel devient une composante essentielle du tableau ; entre attribut et apparat, tradition et transmission, le langage artistique sublime l’individu dans sa quête de lui-même. Yaacobi sait mêler, en toute discrétion, étude et création, sagesse et expression : l’art « qui parle du judaïsme » se veut vivant et actuel.
Sarah Sahad
Directrice et Fondatrice de l’Agence Art’Drenaline
Productrice, Curatrice et Essayiste
j’ai adore le tableau de Jacoobi le petit religieux !!!!!!!!!!!!!!!
je peins moi aussi et aimerais vous envoyer des photos