Le présent article est tiré de la rubrique hebdomadaire du Rav Eliézer Melamed dans le journal Besheva. Cet article traite des causes profondes du terrorisme et des moyens d’y apporter une solution véritable. L’auteur présente également des données récentes sur la situation démographique des Juifs et des Arabes en Israël.
La guerre menée par nos ennemis vise l’existence même de l’Etat d’Israël. Une victoire décisive ne sera atteinte que par le renforcement de l’identité juive de l’Etat et l’extension du peuplement juif à Jérusalem et en Judée-Samarie. À cet égard, la population juive est assez forte pour suppléer partiellement aux insuffisances gouvernementales, et les données démographiques changent en sa faveur.
Comment on obtient la victoire
Il est possible d’achever cette confrontation par une grande victoire, à condition de bien comprendre les aspirations et les buts de nos ennemis. Les plus miséricordieux d’entre eux seraient prêts à se contenter de la destruction de l’Etat d’Israël, de la mise à mort de ceux des Juifs qui s’opposeraient à eux, et du maintien des autres en tant que sujets de second ordre, soumis à un fort tribut à payer aux autorités musulmanes, conformément aux traditions de l’islam « modéré ». Les plus cruels espèrent assassiner la majorité des Juifs, conformément aux traditions islamiques combattantes. C’est ce que déclarent les dirigeants sunnites et chiites les plus influents dans le monde aujourd’hui. Parmi eux, les Frères musulmans, Daech, le Hamas, le Hezbollah et les dirigeants iraniens. Ils n’ont aucune raison de mentir, aussi doit-on être conscient qu’ils expriment là leurs véritables intentions.
À côté des leaders musulmans sincères, les dirigeants de l’Autorité palestinienne ne parlent pas d’anéantissement de l’Etat d’Israël, car ils craindraient, en dévoilant trop tôt leur jeu, de perdre leur position, tant auprès d’Israël que dans le monde ; mais de proche en proche, cette intention perce d’entre leurs paroles.
Une guerre pour la foi et la terre
Il apparaît donc que, du point de vue de nos ennemis, la guerre ne porte pas sur tel ou tel territoire, mais sur l’existence même d’un Etat juif en terre d’Israël, existence qui contredit les principes de leur foi. Par conséquent, tout ce qui peut contribuer à affaiblir l’Etat d’Israël est considéré comme une victoire pour eux et un recul pour nous, et tout ce qui est de nature à renforcer la souveraineté et la judéité de l’Etat d’Israël est vu comme un recul pour eux et une victoire pour nous.
Renforcement de la judéité de l’Etat
De nos jours, la majorité des représentants élus des citoyens arabes israéliens mènent une guerre d’incitation à la haine et de provocation contre l’Etat d’Israël, s’employant à miner sa puissance. Si, suite à la vague terroriste, le gouvernement s’employait à changer la donne actuelle – qui veut que les Arabes titulaires de la nationalité israélienne jouissent de droits sans avoir de devoirs –, s’il remettait en cause l’inutile statut de résident dont bénéficient plus de cent mille Arabes, qui ont pénétré en Israël sous prétexte d’exercer le droit au regroupement familial, s’il encourageait ceux qui renient l’Etat d’Israël à émigrer, alors une grande victoire résulterait du combat d’aujourd’hui. Nous adresserions par-là un message clair à tous nos ennemis : nous vainquons et nous nous renforçons.
La guerre porte sur la souveraineté
Si, suite à cette lutte, le gouvernement israélien autorisait des programmes d’élargissement du peuplement juif à Jérusalem et en Judée-Samarie, et s’il annexait les territoires sur lesquels se trouvent les villages juifs de Judée-Samarie, il serait clair aux yeux de tous les Arabes que la guerre menée contre nous ne les mène qu’à la perte, et leur désir de nous combattre diminuerait.
Absurdité des commentaires
Mais les commentateurs médiatiques, et les chercheurs universitaires qui en sont les professeurs, sont convaincus que la seule aspiration des hommes consiste dans la démocratie, la liberté et l’aisance économique. Aussi, à leur sens, le moteur du terrorisme n’est autre que la « colonisation » à laquelle les Arabes sont confrontés, et le désespoir qui les habite en raison de l’absence de processus politique menant à la « décolonisation ». Or par quelque insondable mystère, tout élément supplémentaire d’autonomie que l’on confie aux Arabes ne fait qu’amplifier leur haine et leur activisme contre nous. Les spécialistes nous assurent que, plus les Arabes disposeront d’argent et d’instruction, moins ils voudront se livrer au terrorisme et à la guerre. Mais par quelque autre mystère, la majorité des tueurs ne proviennent pas de familles pauvres et dépourvues d’instruction, au contraire. (Ben Laden lui-même n’était ni pauvre ni inculte.)
Il n’est pas étonnant que toutes les prévisions de ces experts soient démenties. Ils ne comprennent pas ce qu’est un peuple ni ce qu’est une foi ; au fond, ils ne comprennent pas ce qu’est un homme. C’est ainsi qu’ils ont entraîné les Etats-Unis et les pays d’Europe dans une politique erronée au Moyen-Orient, et qu’ils ont encouragé les Etats européens à traiter l’immigration musulmane d’une manière qui les mène à la catastrophe.
Faiblesse du gouvernement et courage de la population
Hélas, ni le gouvernement ni celui qui le dirige n’ont la foi et l’audace nécessaires pour œuvrer courageusement au renforcement de la souveraineté et du peuplement nationaux. Aussi, il paraît difficile de s’attendre à une victoire éclatante. Mais grâce au Ciel, nous pourrons semble-t-il nous consoler par une victoire partielle, que nous devrons entièrement à la foi et à l’audace des gens de cœur et d’action qui sont parmi nous.
La réalité politique est celle d’un gouvernement faible animé de bonnes intentions. C’est aussi ce qui caractérise la majorité de la population : les Israéliens préféreraient que toute la Judée-Samarie fût entre nos mains ; ils éprouvent de la sympathie pour ceux qui résident dans les villages juifs, mais ils n’ont ni la foi ni la force nécessaires pour exiger une grande victoire sur nos ennemis arabes.
On peut dire que la vision du monde de la population, comme celle du gouvernement, est prisonnière du discours de la majorité des universitaires et des commentateurs, discours selon lequel, si l’on se montre conciliant et que l’on ne froisse pas les sentiments des Arabes, on obtiendra la paix, la sécurité et une existence heureuse. Mais dans leur for intérieur, les Israéliens aspirent à la victoire, au développement du peuplement juif, à la souveraineté et à l’identité juives ; et ils sentent bien qu’aucun compromis ne mènera à la paix.
La population – qui n’est pas responsable de la situation présente – est prête à exprimer des positions patriotes, fidèles à notre identité spirituelle et nationale. Les dirigeants du pays, en revanche, qui portent une responsabilité, et qui sont exposés aux pressions internationales, n’osent pas exprimer de telles positions, car il n’est aucune alternative politique qu’ils puissent soutenir face aux dirigeants des nations, de manière logique et confiante, avec une profonde conviction. Ce n’est qu’au moment des élections que les dirigeants se mettent davantage à l’écoute des sentiments de la population. On a ainsi vu le Premier ministre s’engager, avant les élections, à réformer la loi sur la citoyenneté et à élargir le peuplement juif.
L’issue du combat est tangente
Dans une telle situation, l’issue du combat peut être favorable ou défavorable. Si nous écoutons les vains « spécialistes » et les représentants des autres pays, nous déciderons de nous retirer d’autres territoires et nous attirerons sur nous de nombreux malheurs, comme ce fut le cas après les funestes accords d’Oslo. Si nous écoutons les sentiments du peuple, nous progresserons, nous consoliderons le peuplement juif du pays, et nous atteindrons la victoire.
Par une appréciation vigilante de la situation, on peut atteindre une victoire partielle
Puisque le peuplement juif de la Judée-Samarie s’élève déjà à des centaines de milliers de personnes – elle est, selon l’expression des gens de gauche, « plantée comme un os dans la gorge » – et qu’elle contrarie la poursuite des projets de retrait, il est difficile de promettre aux Arabes de nouveaux démantèlements. Même le gel du peuplement est difficile à promettre, car la vie continue avec force, au sein des villages juifs. Nous avons donc le mérite, par notre présence même, de faire taire l’Accusateur avide de nous avaler.
Par ailleurs, puisque les citoyens ne sont pas prêts à se soumettre au terrorisme, et exigent du gouvernement de repousser les assaillants jusqu’en leurs portes, il est difficile au gouvernement de se concilier la population arabe par de nouveaux subsides ou de nouvelles atteintes à l’identité juive d’Israël. La seule voie qui lui reste est de faire intervenir la police et l’armée pour frapper les terroristes et leurs infrastructures, et affaiblir nos ennemis.
De plus, dans la mesure où de nombreux Arabes soutiennent les terroristes, il n’est d’autre choix que d’être prudent et méfiant vis-à-vis de l’ensemble de la population arabe, à l’intérieur comme à l’extérieur de la ligne verte, ce qui rend plus ardue la vie des meilleurs d’entre eux comme des pires, et encourage, en pratique, la poursuite de l’émigration arabe vers d’autres Etats.
Les gens de foi et d’action
Il se trouve donc que les gens de foi et d’action – rabbins et éducateurs qui renforcent l’identité israélienne, habitants des villages juifs de Judée-Samarie, forces de sécurité, si dévouées, selon leurs différents corps –, qui ne se soumettent pas au terrorisme, font pencher la balance du bon côté. Grâce à eux, il faut espérer que nous continuerons de vaincre nos ennemis, de développer le peuplement juif en Judée-Samarie et à Jérusalem, ville de notre sanctuaire et de notre gloire, et en particulier dans les alentours du mont du Temple, où vivent les précieux enfants de Sion, hommes d’une inestimable valeur, gens de foi et d’action tout ensemble.
Par le mérite de tous les Juifs de bonne volonté, de droite et de gauche, qui font progresser l’Etat d’Israël du point de vue moral, social et économique, Israël est en marche ; de nouveaux immigrants juifs viennent frapper à sa porte : près de trente mille l’an passé.
Des Juifs immigrent en Israël depuis des pays aisés, s’inclinent sur la piste d’atterrissage et embrassent la terre d’Israël. Les paroles du prophète se réalisent en nous : « En cela encore j’exaucerai la maison d’Israël, j’accomplirai cela pour eux : je les multiplierai comme un troupeau humain, comme un troupeau consacré, comme le troupeau de Jérusalem en ses fêtes… et ils sauront que je suis l’Eternel » (Ez 36, 37-38).
Aussi, tout renforcement de la Torah d’Israël, de sa foi, de la construction du pays, de son peuplement et de sa société, de son armée et de son économie, de sa science et de ses œuvres d’art liées à la culture juive, nous rapproche de la victoire contre nos ennemis.
Les chiffres réjouissants de la natalité
C’est le lieu de vous faire connaître les conclusions de notre ami Yoram Ettinger quant à la situation démographique.
Grâce à D.ieu, le taux de fécondité juive en terre d’Israël progresse d’année en année. Il y a quinze ans, il était de 2,6 enfants par femme ; il est aujourd’hui de 3,11. Ce chiffre est incomparablement plus élevé que ce que l’on relève dans tous les autres pays développés. Il dépasse également ceux de tous les pays arabes, à l’exception de trois d’entre eux.
Face à cela, le taux de fécondité des femmes musulmanes titulaires de la nationalité israélienne est en baisse constante. Il y a quinze ans, il était environ de 4,5 ; l’an dernier, il était de 3,15.
Le taux de fécondité arabe en Judée-Samarie est descendu à 2,76 contre 5 il y a quinze ans, selon le World Factbook de la CIA.
Si la natalité est plus forte parmi les Arabes de nationalité israélienne que parmi ceux de Judée-Samarie, c’est en raison des allocations familiales et autres avantages sociaux dont bénéficient les Arabes de nationalité israélienne de la part de l’Etat, source dans laquelle, d’ailleurs, crachent nombre d’entre eux.
Etat de la population
La population arabe en Judée-Samarie s’élève environ à 1 700 000 personnes, et c’est aussi le nombre des Arabes de nationalité israélienne. Cependant, l’Autorité palestinienne publie des données démographiques mensongères : ils comptent ainsi, par exemple, des personnes nées il y a cent soixante-dix ans, et plus de 400 000 personnes qui ont émigré hors du pays.
En résumé, 6,6 millions de Juifs vivent aujourd’hui en Israël, face à 1,7 million d’Arabes à l’intérieur de la ligne verte, et 1,7 million d’Arabes en Judée-Samarie, ce qui constitue une majorité juive de 66%, majorité bénéficiant d’une dynamique liée à la natalité et à l’alya.
Le vieillissement de la population arabe face au rajeunissement de la population juive
L’avenir continue d’annoncer de bonnes nouvelles au peuple juif. Face à une population juive devenue plus jeune, en raison d’une natalité croissante et de l’intégration de nombreux immigrants jeunes, la société arabe en Judée-Samarie vieillit rapidement. L’âge moyen s’élève à 22,7 ans, contre 17 ans il y a quinze années (World Factbook de la CIA).
L’âge moyen monte car, en plus d’une baisse de la natalité, on observe un phénomène constant d’émigration d’Arabes de Judée-Samarie vers d’autres pays (25 000 en 2014, 20 000 en 2013, etc.). Les vagues de terrorisme, les bouclages, déploiements militaires et autres opérations de Tsahal qui s’ensuivent, continuent d’encourager l’émigration vers l’étranger. La majorité des émigrants sont jeunes, de sorte que la population arabe en Judée-Samarie continue de vieillir et de diminuer.
La gouvernance israélienne aujourd’hui
Le Premier ministre et la majorité de ses ministres sont conscients de ces faits réjouissants. Aussi, de leur point de vue, tant que nous continuons d’avancer, la situation est maîtrisée. Mais si nous bénéficions d’un leadership capable de tirer du combat présent une victoire significative, nous épargnerions du sang, de la sueur et des larmes ; l’Etat d’Israël progresserait et se développerait, spirituellement, démographiquement, socialement et économiquement, à un rythme plus rapide.■
Le Rav Eliézer Melamed est un des principaux dirigeants spirituels du courant sioniste-religieux en Israël. Ses ouvrages de halakha (législation juive) sont présents dans la plupart des foyers de ce courant, et sont étudiés par tous les élèves des écoles religieuses d’Etat. C’est depuis l’année 2000 qu’il tient une rubrique hebdomadaire dans Besheva, journal le plus lu au sein du public sioniste-religieux (l’exposition du journal dépasse Haarets en fin de semaine).