Il y a 14 ans le Rav Ben Tsion Elgazi crée l’Institut Tzurba M’Rabanan. Derrière cette expression en araméen se cache une allusion au Talmid ‘Ha’ham, à l’érudit. Ce que souhaitait le Rav Elgazi, c’était de mettre la hala’ha à la portée de tous mais pas simplement en l’énonçant. Tzurba M’Rabanan prend la hala’ha depuis la source et la développe jusqu’à l’annonce des positions des plus grands posskim sur le sujet.
Il y a quelques jours, Tzurba M’Rabanan était à Paris. Gaël Grunewald, Président de cet Institut nous en dit davantage.
Le P’tit Hebdo: Selon quelle méthode Tzurba M’Rabanan aborde l’étude de la hala’ha?
Gaël Grunewald: Le but du Rav Elgazi était de créer des ponts qui permettent à tout Juif d’étudier la hala’ha en connaissant ses sources dans la Torah ou le Talmud, pour arriver jusqu’aux différents psakim en passant par les Richonim et les Aharonim. Les sujets traités concernent ce que l’on appelle le ”baal habayit”, le maître de maison. Nous n’entrons que dans des questions qui touchent à la vie quotidienne tout en nous intéressant aux quatre parties du Choul’han Arou’h. Les brochures que publient l’Institut Tzurba M’Rabanan permettent à des milliers de personnes d’étudier la hala’ha à un rythme hebdomadaire dans les plus de 700 centres qui existent en Israël.
Lph: A qui sont destinés ces cours?
G.G.: Aux hommes, aux femmes mais aussi aux jeunes qui souhaitent étudier la hala’ha. Les Rabbanim qui donnent cours se basent sur les travaux de notre institut. Comme nous ramenons toutes les sources ainsi que tous les posskim, notre méthode ne suscite aucune réticence et obtient l’assentiment de tous les courants religieux.
Lph: ”Ki miTsion Tétsé Torah”: cette méthode vous l’exportez en France. Pourquoi?
G.G.: Tzurba M’Rabanan se développe très bien en Israël. Les participants aux cours sont très satisfaits ainsi que les enseignants. Nous avons donc pensé diffuser la méthode à l’étranger.
Le Grand Rabbin de Paris, Michel Guggenheim, a immédiatement saisi le potentiel de notre projet. Il y a quelques jours, nous avons donc présenté le programme à une centaine de Rabbins de France. La rencontre a été permise grâce au Grand Rabbinat de Paris, à la Mairie du 15e Arrondissement et avec le soutien de l’Organisation Sioniste mondiale.
Lph: Comment comptez-vous diffuser l’enseignement en France? Allez-vous traduire les brochures et/ou les adapter?
G.G.: Le programme Tzurba M’Rabanan n’a pas besoin d’être adapté puisque comme je l’ai indiqué, il est très précis et complet autant au niveau des sources que de ses développements et de ses conclusions. Il se transpose donc partout.
Quant à la traduction de nos brochures, il n’est pas certain que nous le fassions: l’enseignement gardera ainsi sa substance sans subir les aléas de la traduction et ce d’autant plus que les Rabbins qui l’enseigneront en France comprennent tous l’hébreu.
Lph: Quel bilan tirez-vous de cette rencontre entre Tzurba M’Rabanan et le judaïsme français?
G.G.: Très bon! Les retours après la présentation ont été formidables. Les Rabbins ont été unanimement conquis par la méthode qui facilite l’enseignement de la hala’ha, une branche parfois négligée dans l’étude et pourtant fondamentale.
Pour plus de renseignements:
Guitel Ben-Ishay