La politique israélienne de retrait et d’apaisement concernant la souveraineté sur Mont du Temple permet à d’autres pays de se placer au-devant de la scène et de se disputer la mainmise sur le lieu le plus sacré du peuple juif.
Dr. David Koren et Ben Avrahami, deux conseillers du maire de Jérusalem concernant la partie orientale de la capitale ont présenté une étude indiquant que la Turquie tente par divers moyens de défier la gestion jordanienne sur le Mont du Temple et de s’y installer à sa place. Pour se faire, Ankara déverse par exemple des millions de dollars au profit d’associations et organismes “caritatifs” dans la partie orientale de Jérusalem afin de s’attirer les faveurs de la population au détriment de la Jordanie et d’Israël. Cette tendance se voit de manière plus tangible sur le terrain par le nombre de drapeaux turcs ou de portraits d’Erdogan qui “fleurissent” à des fenêtres ou dans des commerces.
Par ailleurs, les Turcs multiplient les initiatives et interventions sur le terrain: organisations de groupes de lecture du Coran sur le Mont du Temple, transport de fidèles vers les mosquées, organisation de repas à l’issue des jeûnes du Ramadan, travaux de nettoyage, réfections et aménagements. Enfin, Ankara agit par voie diplomatique pour transférer des fonds, par exemple le consulat de Turquie à Jérusalem ou des organisations turques qui ont pignon sur rue en Israël.
Les propos extrêmement virulents à l’encontre d’Israël, notamment à propos de Jérusalem, prononcés récemment par le président turc rentrent ainsi tout à fait dans sa volonté de se présenter comme le “protecteur” de Jérusalem, des mosquées et de la population arabe de la capitale.