Ils sont comme ça, les prophètes de la Bible. Ils vous traitent de “pourris” et de “bandits”; de “durs de cœur”, de “rebelles”, de “scorpions”… “Pareils à la racaille de Sodome et Gomorrhe que vous êtes”! Jamais les BDS, ni ceux du “Labour”, ni même le cheikh Raed Salah, ou le Rajoub à Ramallah, n’auraient trouvé des trucs pareils. Et puis, zim boum, sans transition, ils vous disent qu’ils vous aiment… mais que, “Nom de Dieu! faut pas continuer comme ça…” Et ils vous font briller le soleil au matin et chanter les lendemains.
Le dernier à nous engueuler, ça a été le général Yaïr Golan, le n° 2 de Tsahal. Dans un discours du Yom Hashoa, pour bien faire mal. “C’est comme en Allemagne, il y a 70 ans”, il a dit! Avec ce sens de la démesure dont on aime bien, dans le vaste monde, accuser Tsahal. Mais le vaste monde, cette fois, il a adoré. “Voyez, même le chef d’état-major adjoint reconnaît que…” a-t-on claironné derrière les écrans de télé. Et c’est bien là le problème d’Israël à l’ère d’internet. Alan Dershowitz, le plus percutant des défenseurs d’Israël, et lui aussi dans le cadre des réflexions sur la shoa, a montré comment des articles de “Haarets” – dont la traduction en anglais paraît parfois avant même qu’ils ne prennent place dans l’édition hébraïque – sont pris comme argent comptant, cri d’une opinion qui serait largement partagée en Israël. “Voyez, même les journaux d’Israël disent que…” C’est dans cet engrenage qu’Israël est prisonnier. Les BDS et consorts, l’Unesco et compagnie, font usage du petit bois que l’on casse sur le dos d’Israël pour tenter d’allumer le grand incendie. Alors quoi faire? Se féliciter du risque des démesures parce que la vérité finira par l’emporter? Ou doit-on craindre qu’avant de percer, elle ne cause des dégâts difficilement réparables?
J.G.