En Syrie c’est encore l’état de choc et l’interrogation après la mort du Dr. Aziz Asbar tué dans l’explosion de sa voiture. Ce scientifique était officiellement chef du Centre d’études et de recherches scientifiques (CERS) de la ville de Masayf, en Syrie, qui est en fait le nom de couverture de l’un des principaux centres de recherches militaires du pays.
Ce savant était un maillon essentiel dans les recherches sur les armes chimiques et les missiles du régime syrien mais également dans le développement des missiles iraniens Fateh. Il était également responsable du “Projet 99” destiné à améliorer l’efficacité des missiles Scud. Proche du président Bachar El-Assad, il avait des liens étroits avec l’Iran et la Corée du Nord, qui fournissent leur “savoir-faire” et était responsable de la coordination avec Téhéran et le Hezbollah. Il travaillait également sur la fabrication de missiles S-60 à destination du Hezbollah.
Plusieurs pistes ont été évoquées pour son élimination: l’Arabie saoudite, les Etats-Unis, Israël ou même une action du régime syrien qui aurait voulu “effacer des traces” face à un homme qui en “savait trop”. Mais cette dernière hypothèse est la moins plausible.
Damas a immédiatement accusé le Mossad, ce qui n’est pas dénué de fondement, car le Dr. Aziz Asbar faisait partie des personnes recherchées par Israël, d’autant plus que la mort de cet individu rallonge la liste des savants liés aux programmes scientifiques au service d’Etats ou organisations terroristes qui ont été “mystérieusement” liquidés ces dernières années dans divers endroits du monde. A noter que le “centre scientifique” dans lequel travaillait Dr. Asbar à Masyaf avait déjà été visé par des appareils de Tsahal l’an passé, tout comme d’autres annexes de ce centre dans d’autres régions du pays.
Après cette nouvelle élimination, des médias et réseaux sociaux arabes se posent la question de la facilité avec laquelle les services secrets israéliens arrivent à agir dans les pays arabes ou musulmans et par conséquent, de l’incapacité des régimes à protéger les personnages-clé des programmes militaires sensibles.
Si Israël est effectivement derrière cette opération qui a demandé une préparation minutieuse, le message à l’intention du président syrien est clair: Israël sait tout ce qui se passe en Syrie, au nez et à la barbe des services de contre-espionnage syrien, et sait qui collabore aux programmes liés au terrorisme. Dr. Aziz Asbar travaillait dans une relative discretion et il a pourtant été repéré et éliminé.
Vidéo:
blob:https://www.mako.co.il/7270f244-aa2b-44f7-a8f9-afa40c460d6f
Photo illustration