L’armée syrienne, appuyée par l’aviation russe, a entamé une vaste offensive censée être “décisive” dans la province de Deraa, dans le sud du pays. L’objectif de Damas est de reprendre les zones encore contrôlées par les rebelles depuis plusieurs années déjà. Ces territoires tenus par les rebelles du sud syrien faisaient l’objet depuis juillet 2017 d’un cessez-le-feu négocié par Moscou, Washington et Amman. Mais Damas a décidé d’en finir avec cette situation.
Pour l’instant, les forces de Bachar El-Assad ont reconquis deux localités stratégiques – Basr al-Harir et Mlihat al-Atac -coupant la zone en deux et provoquant la fuite de dizaines de milliers de civils. Selon l’ONU, quarante-cinq mille civils ont déjà atteint la frontière syro-jordanienne, mais le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi a déjà averti que son pays ne laisserait plus entrer de refugiés en provenance de Syrie. Des milliers d’autres civils affluent vers le versant syrien du Golan, aux portes d’Israël. Cette zone est considérée comme stratégiquement très sensible puisqu’elle borde la frontière avec la Jordanie et le plateau du Golan.
L’opposition syrienne dénonce le silence de la communauté internationale face à la centaine de morts civils dans les bombardements russes et syriens.
Deux questions importantes se posent: que fera Israël en cas de pression de réfugiés à sa frontière avec la Syrie? Et surtout, quelle sera l’attitude de l’Iran et du Hezbollah dans cette région explosive lorsque l’armée de Bachar El-Assad aura repris le contrôle?
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