La Parachat BO sonne le glas de l’esclavage d’Egypte. Mais l’exil d’Egypte a-t-il définitivement disparu dans son concept ? En effet, l’exil actuel est semblable à l’exil de Pharaon. Pharaon s’écrit פרעה, de la racine ערפ, signifiant la nuque. Quel enseignement la torah vient-elle nous offrir par cette allusion ? La nuque est l’organe duquel provient le souffle des cordes vocales, et donc la parole. L’exil d’Égypte consistait à étouffer les Bnei Israël à la nuque. Pour quelle raison ? Afin de les empêcher de prier. Afin de les empêcher de parler à Achem. Afin de les empêcher de parler à leurs proches. Afin de leur ôter le besoin le plus vital d’un individu, celui de pouvoir échanger avec son entourage. Moshe bégayait : il était à l’image du peuple d’Israël, il n’avait pas la parole sûre, développée. A l’image de l’exil d’Egypte, l’exil actuel est caractérisé par le même fléau : l’absence de communication, étrangement due à une sur-communication. Nous croulons sous les moyens de communication, divers et variés, mais il s’agit d’une communication dénuée de souffle, dénuée de vitalité. Nous ne savons plus communiquer au sens propre. Nous demeurons cantonnés au virtuel. C’est précisément cela, l’exil. C’est l’absence de dialogue au sein du cocon familial, entre les époux, ou entre les parents et leurs enfants. C’est le sentiment de toujours avoir quelque chose à faire, mais de ne jamais avoir le temps de leur parler, d’échanger, ou à défaut, de les comprendre. C’est peiner à lire une prière, à dialoguer avec son créateur. Charlie Chaplin avait vu juste en intitulant son film muet « les temps modernes »…
C’est la raison pour laquelle nous appelons la fête de la sortie de l’exil d’Égypte « Pessah ». « Pé-ssah » signifie « la bouche qui raconte ». Comment le peuple juif se libère-t-il de l’esclavage ? Par des épées et des boucliers ? Surement pas. Par sa bouche. L’arme de la parole. Notre plus beau glaive : raconter la sortie d’Égypte, parler, échanger. Et ce, pour enfin recevoir la torah dans le désert dit מדבר, du mot “דבר”, signifiant « parole ». La venue du Mashiah est à notre portée : libérons notre bouche, dialoguons, échangeons.
Nina Sahel
D’après les enseignements du Rav Avraham Ifrah
Bonjour,
Magnifique commentaire , plein de Vérité !
Combien il est urgent de dialoguer, de se parler dans les familles, mais aussi entre les peuples, entre les religions, parler avec son cœur, vraiment parler, dire ses peurs, ses doutes, ses angoisses…. …………..tout un programme ……. mais aussi et surtout parler avec Dieu, prier, qui est respirer, écouter …………. inspirer son amour, sa volonté, et expirer vers les autres cet amour purifié de toutes nos illusions, nos préjugés…………. AIDE NOUS SEIGNEUR, SANS TOI NOUS SOMMES PERDUS !!!
bravo et belles paroles.
les lettres ne sont pas dans le meme ordre dans פרעה (pharon) et dans עורף (nuque).
pharaon vient plutot de la racine miséricodre, פורענות pour’anout.