D’après un article de Yoni Shetboun – ancien député et actuel candidat à la mairie de Netanya
Traduit et résumé par Shraga Blum
D’emblée, Yoni Shetboun pose le problème : à cause du renforcement inexorable de l’Islam en Europe et notamment en France, une nouvelle grande vague d’alya de Juifs de France est à attendre dans les dix années à venir, et l’Etat d’Israël doit impérativement s’y préparer dès maintenant.
L’ancien député rappelle que l’alya des Juifs de France est une alya essentiellement sioniste basée sur l’amour d’Israël, donnée que d’aucuns oublient. De ses discussions qu’il a tenu avec de nombreux Juifs en France lors de ses voyages, il en déduit que pour la grande majorité la question n’est pas de savoir s’il faut faire l’alya mais quand.
Yoni Shetboun raconte ensuite l’histoire de sa famille, notamment un père médecin, né en Algérie puis rapatrié en France et une mère née au Maroc passée par les écoles de l’Alliance israélite universelle. « L’histoire des Juifs de France originaire d’Afrique du Nord à cette époque est celle d’une osmose parfaite entre la culture occidentale et un judaïsme et un sionisme fortement enracinés », dit en substance Yoni Shetboun qui rappelle que ses parents se sont jurés lors de leur cérémonie de mariage de faire leur alya. Il se souvient aussi des difficultés d’intégration mais souligne ne jamais avoir entendu ses parents se plaindre, critiquer les institutions du pays ou exprimer des regrets d’être montés en Israël.
L’ancien député note que si l’alya de France a connu un pic jusqu’en 2015, avec un nombre record de 7.500 olim cette année-là pour les raisons que l’on sait, cette tendance s’est inversée depuis, et les chiffres sont en baisse. Par ailleurs, on note une augmentation inquiétante du nombre de familles qui font le chemin inverse et retournent en France pour n’avoir pas réussi à s’intégrer, principalement pour des raisons liées à l’emploi. « Le moteur de la croissance économique et démographique et sur le plan des valeurs en Israël face aux menaces extérieures et intérieures repose sur l’alya » insiste Yoni Shetboun qui considère que ce serait une erreur de sous-estimer ou négliger les olim qui arrivent de pays riches : « Quel que soit l’endroit d’où les Juifs arrivent par sionisme, il faut les aider à s’intégrer de la meilleure manière ».
Puis vient l’avertissement : « Quiconque observe ce qui est en train de se passer dans le monde avec l’Islam, et particulièrement en France, doit savoir qu’il faut s’attendre à une alya de masse des Juifs de France dans la décennie à venir. Je parle en centaines de milliers et je n’exagère pas ». « Mais », poursuit-il, « je sens que nous ne nous préparons pas assez à ce phénomène ». L’ancien député rappelle le Lobby francophone à la Knesset qu’il avait initié, première du genre. Il avoue que cela était contre sa philosophie qui refuse d’établir des barrières entre les olim, mais que cela était nécessaire vu les difficultés d’intégration et les différences de mentalités.
Yoni Shetboun conclut : « Une bonne intégration est le gage d’une grande alya, il faut donc exiger des pouvoirs publics, nationaux ou locaux, de redoubler d’efforts pour permettre aux olim de France, de tous âges, de trouver leur place en Israël ».