Cette semaine, la Tora revient sur le commandement de construire des « villes de refuge », des lieux qui devaient servir d’abri à ceux qui avaient tué une personne involontairement. Craignant la vengeance d’un proche de la victime, ils avaient la possibilité de se réfugier dans ces villes et d’y rester un certain temps. On parlerait aujourd’hui de centres de réinsertion sociale. Mais il y avait plus encore. En effet ces villes étaient habitées par des membres de la tribu de Lévi dont le haut degré de spiritualité et la stature morale contribuaient à remettre le meurtrier sur le droit chemin.
Pour permettre un accès rapide et facile, les routes qui y conduisaient étaient larges et bien arrangées. De plus, à chaque carrefour, un panneau sur lequel était écrit « miklat — refuge », indiquait, à celui qui était perdu, la bonne direction à suivre. Il est à noter que les villes de refuge n’étaient pas destinées aux meurtriers volontaires mais ces derniers pouvaient s’y rendre s’ils le voulaient. Toutefois leur statut était différent.
CONTRE LES INEGALITES
Chaque mitsva a une dimension spirituelle très élevée. Elle implique également une action très concrète au quotidien pour transformer la société et faire disparaitre toutes les formes de disparités sociales.
Selon le Talmud, aujourd’hui l’équivalent des villes de refuge, c’est l’étude de la Tora qui a la vertu de transformer ceux qui ont fauté.
Le meurtrier involontaire, c’est celui qui n’a pas la conscience du degré de sa faute. Pour qu’il puisse « réparer » les effets néfastes de son comportement, il doit se livrer à une sérieuse introspection et approfondir tous les textes qu’il étudie pour en dévoiler parallèlement à l’aspect littéral toute la dimension ésotérique.
Il est rapporté que les routes qui menaient aux villes de refuge étaient larges. Ceci est également à comprendre à un second degré : le champ de vision était plus clair, la réflexion, la remise en question permettait d’atteindre des hauteurs auparavant inégalées.
Aujourd’hui encore D.ieu nous lance en permanence des appels.
A chaque instant, il nous tend pour ainsi dire la main. Ceci est particulièrement vrai pendant le mois d’Eloul.
UN PUZZLE
L’existence humaine semble parfois être le résultat du hasard. Un chantier où règne l’anarchie. En fait il s’agit d’un grand puzzle. C’est D.ieu, qui pose des panneaux indicateurs à chaque carrefour de notre existence pour nous permettre de mieux clarifier nos choix. L’histoire a un sens. Celui qui désire voir les panneaux peut les voir.
Nous sommes tous sur un même bateau. Nous ne devons pas nous isoler égoïstement dans une tour d’ivoire. Il est du devoir de celui qui a le bonheur d’être imprégné des valeurs de la Tora de fermer provisoirement, quand c’est nécessaire, ses livres d’étude. Il indiquera alors à ceux qui sont se sont égarés la voie à prendre.
Étudier et enseigner. Aimer son prochain comme soi-même et l’aider, par exemple, à trouver du travail pour qu’il conserve sa dignité humaine. Agir concrètement pour transformer la société et faire disparaitre progressivement les disparités sociales. Voilà des impératifs d’une importance capitale.
Notre retour vers D.ieu passe par notre comportement vis-à-vis des hommes. Ces deux aspects de la Tora sont d’égale importance. L’un ne remplace pas l’autre. La piété implique des actes de ’ hessed – générosité vis-à-vis de notre prochain, de façon concrète et en préservant sa dignité. Alors que nous approchons de Roch Hachana et Yom Kipour, il convient d’agir plus que jamais comme nous le demande le Prophète Isaïe (I, 11-18) : ‘’ Cessez d’apporter des oblations (au Temple)…c’est l’iniquité associée aux fêtes… Recherchez la justice, rendez le bonheur à l’orphelin, défendez la cause de la veuve…Sion sera sauvée par la Justice…’’
RAV YAACOV SPITEZKI = 054 23 99 791
SHORASHIM
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