Lorsque j’aide des personnes à gérer leur budget, c’est quelque chose dont je me rends compte assez vite. Où est le problème ? Dans les charges fixes ou variables ? Parfois dans les deux.
Je m’explique. Parfois, ce sont les charges fixes qui nous plombent. Oui, on loue un appartement un peu trop luxueux. Dans un immeuble ultra moderne, avec un vaad de cauchemar bien sûr. Ah, et il est aussi un peu trop grand et on paie une arnona en proportion. Alors, il faut essayer de rectifier le tir, mais ce n’est pas toujours facile. Je me souviens d’une personne que j’avais rencontré qui vivait dans un grand appartement luxueux mais qui ne pouvait pas vraiment se le permettre. Réduire ses charges fixes cela voulait dire déménager (elle était en location) et c’est toujours un peu traumatisant. Mais parfois, on n’a pas vraiment le choix.
Pour la majeure partie des gens, cependant, ce sont les frais variables qui clochent. Par exemple, l’alimentation est un des postes que l’on a le plus de mal à appréhender. En effet, lorsque je demande à quelqu’un combien il dépense par mois en alimentation, il ne sait pas trop quoi me répondre. Oui, on sait plus ou moins combien nous coûte un « plein » au supermarché, mais on ne sait pas toujours dire de combien sont les « ashlamot » : le lait, le pain à l’épicerie du coin… Et quand il s’agit de réduire ce budget, on a souvent du mal. Peut-être parce que l’alimentation, « c’est sacré ». On peut toucher à tout, mais pas à ça. Sauf que beaucoup dépenser en nourriture ne veut pas toujours dire pour autant bien manger. Ainsi, on achète peut-être beaucoup de junk-food pas nécessaire à une alimentation équilibrée. Il se peut aussi que l’on jette, que l’on gaspille, et c’est vraiment dommage. C’est un poste que j’affectionne particulièrement car il est souvent conséquent et le réduire de 20% par exemple veut dire beaucoup d’économies en perspective.
Un autre poste budgétaire compliqué: les vêtements, parce que c’est très variable. Là, pour le réduire, il vaut mieux faire l’inventaire de nos placards pour ne pas racheter les mêmes fringues. Il ne faut pas avoir peur de recycler aussi.
Et puis, il y a toutes ces dépenses qu’on ne soupçonne même pas, dont on ne se rappelle pas l’existence. Les petits trucs qu’on s’achète dehors, de temps en temps par exemple. Mais même à 6 shékels le café et 6 shékels le gâteau, Cofix, tous les jours, ça fait plusieurs centaines de shékels à la fin du mois…
Il y a l’argent que nous demandent nos enfants pour telle ou telle activité (surtout que c’est souvent en liquide, et là, on ne suit plus du tout en général…).
Bref, les dépenses variables, celles que j’appelle souvent les « dépenses carte bleue », sont celles qu’on devrait pouvoir réduire sans trop de difficulté. Il faut juste une bonne dose de patience et de persévérance.
Et il faut surtout se donner des objectifs pour se motiver et revoir ses priorités.
Mais ça, c’est une autre histoire…
Valérie Halfon
Auteure de Slow shopping thérapie. Albin Michel. 2017
054-5723398