Mesdames, réservez vite votre soirée du 22 février, si ce n’est pas déjà fait! LPH vous a concocté un rendez-vous rires et réflexions autour de deux femmes d’exception: la Rabbanite Yemima Mizrahi, que l’on ne présente plus, et l’humoriste Noya Mendel.
Votre curiosité est en éveil! Qui est cette Noya? Eh bien, préparez-vous à rire, parce qu’avec elle, ça décape, tout y passe: les maris, les enfants, et le quotidien déjanté des femmes! Un humour dans lequel on se reconnait!
Le P’tit Hebdo: Noya, le public francophone ne vous connait pas encore très bien… Qui êtes-vous?
Noya Mendel: Depuis mon enfance, je suis attirée vers le rire, la scène. Mon père l’avait décelé puisque très jeune, il m’avait écrit des sketchs. S’il m’avait choisie parmi tous mes frères et sœurs, ce n’était pas un hasard. Ces sketchs, je les ai joués à l’école, au Bné Akiva, partout où j’allais, on me les réclamait aux cris de “Noya la bama!” (Noya sur scène!). Le métier d’humoriste s’est imposé à moi comme une évidence! J’ai commencé ma carrière en duo: “Noya vé Nourit”. Puis en 2000, j’ai me suis lancée seule et j’ai fini par trouver mon style.
Noya, c’est aussi, une femme religieuse, qui vit dans une implantation et qui est aujourd’hui divorcée avec quatre enfants.
Lph: La femme si attachante et drôle que l’on voit s’agiter sur scène, énumérant les galères de la femme moderne, est-ce Noya?
N.M.: Je parle de choses qui me concernent, bien sûr, on ne s’invente pas. Cette femme reste un personnage et le recul que je prends à travers elle, se fait toujours dans le respect de chaque sujet que j’aborde. Je suis assez conservatrice en fait, et tout ce que je dis sur scène, ne vient pas contre quelqu’un ou quelque chose. Je suis positive, j’aime tout, et cela transparait dans mon personnage.
Lph: Votre humour a-t-il des lignes rouges?
N.M.: J’ai vécu un mariage très difficile, j’ai beaucoup de matière sur les réactions de la société face au divorce. Mais je ne parle pas de ma propre histoire, parce que je veux protéger mes enfants.
Par ailleurs, les sujets politiques ne m’attirent pas, je préfère me concentrer sur les petits détails de notre vie quotidienne. Et bien entendu, je rejette toute vulgarité, qui selon moi, n’apporte rien, au contraire.
Lph: Le métier d’humoriste a l’air plutôt sympathique, de l’extérieur. Pourtant on se demande s’il n’est pas difficile de devoir toujours être souriant et de bonne humeur?
N.M.: C’est une question que beaucoup de gens se posent, mais pas ceux qui sont dans la profession. Mon père est décédé de manière très brutale, le choc a été immense. Quatre jours après la chiva, j’étais sur scène, avec la même énergie. C’est ma mission. Quand je monte sur scène, j’oublie Noya qui divorce, Noya qui pleure ou Noya qui est triste.
Notre métier a l’air sympa et effectivement la partie ”scène” est un vrai bonheur. Mais le travail en amont et en aval, est énorme! Et parfois aussi, on est confronté à des demandes difficiles, comme ce spectacle devant des parents de soldats tués lors de Tsouk Eytan. Apres les discours, les hommages et les larmes, je devais faire rire… Mais il y a toujours une part du Ciel sur scène, et D’ est avec moi, il m’aide à remplir mon rôle.
Lph: Votre humour s’inspire de la vie quotidienne, c’est ce qui le rend proche de nous et fait son succès. Pour vous, la vie est-elle drôle?
N.M.: Depuis mon divorce, je pense que je considère la vie comme moins drôle… Mais mon cerveau cherche sans cesse des évènements qui peuvent être tournés en moments comiques! Tout ce qui parait dur dans la vie est lié au mental: si on pense sans arrêt à ce qui est difficile, au regard des autres sur notre vie, on devient négatif et on renvoie aussi une image dévalorisante. Tout commence par soi-même.
Lph: Comment vous préparez-vous au public francophone et féminin qui vous attend le 22 février?
N.M.: J’ai déjà joué à Raanana devant des olim de France. Pour la première fois en 25 ans de carrière, j’y ai reçu un cadeau du public! Je trouve que ce public sait mieux s’amuser, il sait déconnecter et se détendre.
Un public exclusivement féminin? Franchement, j’aime! Et je pense que même les humoristes hommes vous diront que les femmes sont meilleur public que les hommes: elles sont beaucoup plus libres, elles ont une énergie bien plus forte.
Mon spectacle, ce soir-là, sera, comme d’habitude adapté au public, je réserve beaucoup de choses aux olim de France!
De plus, je me réjouis de retrouver la Rabbanite Yemima, que je connais très bien. Elle est aussi une vraie one woman show, dans son genre! Je l’adore et elle m’apprécie aussi beaucoup!
Soirée pour femmes en hébreu mercredi 22 février, 20h
Synagogue Nitsanim, 4 Rue Asher, Baka, Jérusalem
Réservations: 02-6788720
Guitel Ben-Ishay
Photo: Bella Hallel Shahar
קרדיט: בלה הלל שחר