Le ministre de l’Education Naftali Benett a rapidement tenté “d’éteindre un feu” allumé par le député de son parti Betzalel Smotrich.
Ce dernier, en évoquant la crise de confiance qui semble opposer actuellement Tsahal et le monde sioniste-religieux, a déclaré: “Tsahal a besoin de calme et de ressources humaines. Si la hiérarchie de Tsahal se rend compte que notre milieu est capable de créer le chaos et lui causer des maux de tête, elle verra peut-être les choses de manière différente. Et si les yeshivot et les écoles de préparation militaire retardent de quelques mois l’enrôlement dans Tsahal de leurs jeunes afin de renforcer l’étude de la Torah, alors Tsahal se posera la question: que vaut-il mieux? Des soldats de qualités et motivés ou des WC communs aux hommes et aux femmes? Il est vrai que nous sommes des idéalistes qui sommes toujours prêts à contribuer à l’Etat sans faire de calculs. Mais Tsahal n’est pas dans cette ligne. Elle piétine sans vergogne ce qu’il y a de plus sacré car elle sait que nos jeunes se rendront malgré tout en masse dans les bureaux de recrutement. L’armée doit désormais savoir que cela ne marchera plus ainsi. La motivation à servir dans Tsahal ne vient pas toute seule, elle vient de l’éducation que notre milieu prodigue depuis des années à sa jeunesse. Mais les choses pourraient tout aussi bien prendre un chemin opposé”.
Ces propos forts et qui ne sont pas dénués d’une certaine logique ont été rapidement contrés par Naftali Benett qui ne veut en aucun cas que son parti soit désigné comme dissuadant les jeunes aux kippot crochetées à s’enrôler dans Tsahal. Le ministre de l’Education a écrit sur son compte Twitter: “Tsahal c’est nous, et nous ne devons pas nous menacer nous-mêmes. Aucun secteur de population, et à-fortiori la secteur sioniste-religieux n’a pas à ‘éduquer’ Tsahal comment se comporter et surtout, ne doit appeler à un refus de servir ou un report de service militaire”.
Le député Motti Yoguev, plus incisif, a accusé son collègue de parti de “tenir des propos irresponsables”. Il a reconnu que Betzalel Smotrich s’est exprimé dans un sentiment de douleur et de colère face à certaines évolutions qui se passent dans Tsahal, mais il a demandé que les protestations légitimes ne touchent pas à la motivation de servir dans Tsahal et à soutenir l’Etat d’Israël qui sont parmi les blasons de l’éducation sioniste-religieuse.
Photo Miriam Alster / Flash 90