Mon âme est bien là, présente, patiente, prête à s’ouvrir, à me dévoiler l’essence de mon être, si, et si seulement, il me venait à l’esprit de le lui proposer.
C’est au long cours des cheminements d’une existence emplie d’engagements émotionnels, de révoltes rationnelles, de passions folles et de bonheurs inapaisés, que la mort me prit par la main. Disparaitre de ce monde le temps d’un instant, s’éteindre sans avoir conscience de s’être consumé, nul entendement, nulle compréhension préalable, seulement s’éclipser, s’évanouir dans l’au-delà du temps.
Certes, une cruelle et intense souffrance pour tous ceux, qui, présents, assistent à cet envol vers des horizons meilleurs pour les uns, effrayants pour les autres mais inconnus de tous. Ma re-naissance demeure quasiment indicible, lorsque l’on m’explique, si gentiment, avec une tendresse infinie, qu’il s’agit de mon retour parmi les hommes, parmi les miens.
Mes yeux s’ouvrent alors tout doucement et perçoivent, à nouveau, la lumière, les visages de tous ces êtres de blanc, de bleu, de vert vêtus, visages réjouis au milieu de traces de larmes. Je distingue les formes, j’entends les sons, je sens et ressens mon corps et sa douleur, je goûte ma salive et me délecte, quelques mots sortent de ma bouche, mes lèvres s’agitent et l’on me calme, je m’apaise. Lui, s’approche, me prend ma main dans sa main, des larmes coulent de ses yeux si tendres et j’entends sa voix me dire, avec un amour sincère: « bienvenue parmi nous ».
Au milieu d’eux, il me faut apprendre à re-naître, à re-vivre, alors que la peur m’entreprend, l’angoisse me paralyse, les nuits restent des jours interminables et les jours me semblent sombres et bien peu plaisants. Elles vont me suivre, m’accompagner, me soutenir, croire, envers et contre tout, en mon plein rétablissement physique et surtout moral.
Ma femme est de tous mes combats, elle me témoigne un ‘Amour’ incommensurable et, ainsi, m’aide à comprendre ce qui va devenir le leitmotiv de ma nouvelle existence.
Je vous déclare à tous comme à chaque-un, à haute et intelligible voix: « il y a une Vie après la Mort! »
J’ai pleinement conscience aujourd’hui, de réellement posséder ce fragment d’éternité déposé en mon sein. Le Maître d’œuvre de ce monde m’a octroyé l’Amour, l’Emotion, la Sensibilité, le Sentiment, mais, uniquement, afin de pouvoir témoigner des causalités abyssales de la nature et de l’aventure humaine comme du possible ‘Devenir’ de toute l’Humanité.
Ce jour propice reste, à jamais, gravé dans ma mémoire, il me conduit au quotidien de mon ouvrage, nul moment n’est important sans que sa réminiscence ne s’annonce. Il est devenu mon compagnon où puissance, vigueur et rigueur y trouvent leur port d’attache, une source intarissable pour ma raison responsable et mon cœur intuitif. Je vis et vibre à son contact, il ne me pèse guère, si ce n’est lorsque je dois m’exécuter sans hésiter, car il m’arrive de douter et de craindre. Il faut, alors, me remettre à l’écoute de mon sublime dessein pour mieux alléger le poids qui s’abat sur ma poitrine, respirer en mesure et ressentir le rythme harmonieux de mes pulsations.
Cette épreuve me ramène, à chaque instant, non seulement aux réalités les plus concrètes mais m’attribue, tout autant, au Projet créateur de la pensée Divine.
J’ai continuellement la très nette impression que si l’on m’invite à faire plus qu’hier c’est, aussi, pour comprendre ce dont manque demain, expérience motivante, certes, mais non moins douloureuse au vu et au su de l’immensité du projet.
Je sais, depuis toujours, que l’Amour est le mystère de ma vie. Je découvre, maintenant, qu’il est tout simplement celui de ‘la Vie’, la formule Divine, celle d’où la Lumière mirifique et magique inonde l’univers d’une énergie créative et novatrice.
Je veux être un croyant, c’est-à-dire un Hébreu empli de confiance, un Hébreu fidèle à ses idéaux, un Hébreu pour qui la vérité ne fait pas peur, je veux être et devenir la cheville ouvrière d’une Foi juste et droite, d’un credo universel.
L’Amour est en chaque être, il est tout ou partie de l’existence humaine, bien au-delà des convictions religieuses fanatiques comme de toutes doctrines politiques ou autres. Je reste intimement persuadé que l’homme évolue et se transforme inexorablement vers le bon, le bien et le vrai.
Comment pourrais-je exprimer les relents de mon ressenti?
Comment pourrais-je expliquer les effets produits par une telle expérience ?
Vouloir rester dans le non-dit ou bien tenter de vous transporter vers cette toute autre dimension là où une tornade se déchaine et dévaste votre corps pour mieux le voir s’effondrer. Mon témoignage relève, bien sûr, du complexe et du confus, de l’ineffable, car nous visitons les remous de l’âme.
A suivre…
Rony Akrich
Pour aller plus loin:
Tres beau texte,si je n’habitais pas aussi loin de chez vous.Je serais meme passe vous rendre visite..