Le Professeur Armand Abecassis, Professeur de philosophie et incontournable de la pensée juive contemporaine, sera au Campus francophone de Netanya le dimanche 07 janvier pour une conférence sur la séparation biblique des pouvoirs dans le cadre du cycle Pouvoirs et Contre-pouvoirs du NAC.
A cette occasion, LPH a pu s’entretenir avec lui. Proche du Rabbin Josy Eisenberg, il nous livre aussi sa douleur face à sa disparition.
Le P’tit Hebdo: Quelles relations entreteniez-vous avec le Rabbin Josy Eisenberg?
Pr Armand Abecassis: Josy et moi étions complices. Sa disparition me fait beaucoup de mal. Il était très cultivé, c’était un grand ami. J’estime qu’il a fait en 50 ans ce qu’aucun Rabbin n’a jamais réussi à faire en France et même dans le monde. Il a donné une image ouverte, d’amitié et de solidarité du judaïsme. Un Evêque a même dit un jour que l’émission de Josy était la seule émission religieuse du dimanche matin, alors même que des émissions chrétiennes étaient aussi diffusées!
Nous partagions l’idée que nous ne pouvions pas nous enfermer dans des ghettos. Nous ne pouvons exister seuls. Il a défendu le principe selon lequel nous ne devions pas avoir peur des autres cultures, tout en prenant garde à ne pas perdre notre identité.
Juifs et non-Juifs ont pris conscience grâce à lui que la pensée juive était extraordinaire. Il était un ”Grand” Rabbin, il a joué un rôle fondamental pour le judaïsme français. C’est une grande perte…
Lph: Vous serez à Netanya pour une conférence sur la séparation des pouvoirs selon la Bible. Qu’est-ce que nous apporte la Torah sur ce principe?
Pr A.A.: En Occident, l’Etat est représenté comme une entité négative qui aboutirait à l’abus de pouvoir et donc la tyrannie serait la conséquence inéluctable de l’exercice du pouvoir politique. La Torah ne défend pas du tout cette vision. Pour qu’une société fonctionne, pour que le vivre ensemble puisse se développer, il faut une institution qui soit garante de ces droits. L’Etat a donc une raison d’être positive. Pour la Torah, l’Etat est nécessaire. Les travers qui existent sont le fait de la nature humaine et non de l’institution en elle-même.
Lph: Sous quelle forme se présente la séparation des pouvoirs dans la Torah?
Pr A.A.: A tout pouvoir, il faut un contre-pouvoir. La société hébraïque est construite suivant trois fondements: le Roi (la structure politique), le Prêtre (qui est dans le Temple et non dans le Palais) et le Prophète qui se situe au-delà du politique et du religieux et qui est le garant de la parole de D’ieu.
Lph: Devrions-nous prendre cette construction comme modèle aujourd’hui?
Pr A.A.: Ce que préconise la Torah est un idéal qu’il serait bon de pouvoir appliquer. Notre problème aujourd’hui est de trouver qui sont les Prophètes, ces personnes au-dessus de la mêlée. Cela pourrait être les Intellectuels, mais eux aussi sont entrés dans les institutions et défendent bien souvent un agenda politique. Cela pourrait être le Talmid Ha’ham mais avec l’implication des Rabbins en politique, là aussi les lignes sont brouillées.
Nous développerons tous ces sujets lors de la conférence et notamment la nécessité de séparer le politique du spirituel pour un équilibre sain des pouvoirs.
Conférence le Dim 07/01, 19h30, Collège Académique de Netanya
Réservations: 09-8607417 / [email protected]
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay
des Professeurs con cela existe aussi! chez les filosofes , cela ressemble au professeur fol amour , au professeur GOUT DE BIBINE et sa recherche du BIBINIUM en bouteille cacheté, Professeur Tournesol · et les chercheurs policiers Dupond et Dupont