Bien que les conflits qui déchirent actuellement le Moyen-Orient opposent principalement les Sunnites aux Chiites, le Hamas de la bande de Gaza sous la direction de Yahia Sinwar a semble-t-il opté cette fois-ci pour un rapprochement avec l’Iran. Seule la haine d’Israël et le volonté de sa disparition est capable de rapprocher les frères ennemis musulmans! C’est notamment ce qu’a indiqué dimanche matin le directeur du Shin Bet Nadav Argaman devant le conseil des ministres.
Selon le directeur du Shin Bet, après s’être rangé du côté sunnite, avec l’Arabie saoudite et l’Egypte, au détriment de l’axe chiite, le Hamas cherche désormais à être soutenu par l’Iran qui devient une puissance régionale incontournable grâce en partie à l’Administration Obama. A part des raisons financières évidentes, le Hamas tente aussi de mettre un pied au Liban pour y constituer un nouveau front contre Israël à côté du Hezbollah. Mais cette nouvelle orientation est aussi le résultat des élections du mois de février qui ont vu la victoire de Yahia Sinwar ainsi que celle d’éléments pro-iraniens à la direction de l’organisation terroriste. En premier lieu, Salah Al-Arouri, grand partisan du rapprochement avec Téhéran et qui réside actuellement au Liban. Yahia Sinwar est quant à lui très proche de Muhamad Def, lui-aussi partisan du soutien iranien au Hamas.
Il y a un mois, Salah Al-Arouri s’était rendu à Téhéran à la tête d’une délégation du Hamas pour y rencontrer des hauts responsables du régime.
Reste à savoir comment réagira l’Egypte d’Abd El-Fatah a-Sissi, ennemi juré de l’Iran. Le Hamas joue actuellement sur les deux tableaux et après des années de fortes tensions avec le Caire s’était quelque peu rapproché en aidant l’Egypte dans son combat contre Daech dans le Sinaï.
Cette manière de maintenir ainsi deux fers au feu est aussi le signe de la situation stratégique et financière difficile dans laquelle se trouve l’organisation terroriste qui cherche des appuis où elle peut, au risque de perdre d^sur les deux tableaux…
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