Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont frappé vendredi soir en Syrie par air et par mer. Ce sont plus de cent missiles de croisière qui ont visé huit objectifs liés à la fabrication ou l’entrepôt d’armement chimique. Le gouvernement syrien n’a pas voulu diffuser le nombre de victimes, faisant état de trois blessés en tout. On ne sait pas encore si tous les objectifs ont été détruits, les Syriens ayant pu déplacer des stocks depuis le massacre de Douma.
Les Russes ont affirmé avoir intercepté une soixantaine de missiles, ce qu’ont formellement démenti les Français et les Britanniques. L’ambassadeur de Russie au Liban s’était “un peu” précipité il y a quelques jours en prévenant que la Russie abattrait chaque missile qui serait lancé contre la Syrie. Le président russe, en colère mais prévenu d’avance, a dénoncé “la violation de la souveraineté d’un Etat souverain qui est à l’avant-garde de la lutte contre les terrorisme” (sic).
Lors d’une conférence de presse, le président Donald Trump a confirmé et justifié cette attaque: “…J’ai ordonné à l’armée américaine de frapper des cibles précises liées à l’armement chimique et au potentiel chimique du régime du dictateur syrien Bachar El-Assad. L’attaque chimique sur Douma a constitué un développement dramatique. Il s’agit de crimes commis par un monstre”.
Le ministre française des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a également justifié l’attitude française du au “franchissement des lignes rouges fixées par la république française”. “Bachar El-Assad avait été averti mais il s’est moqué de toutes les lois de la guerre ainsi que des principes humanitaires”, a poursuivi le ministre français.
Le Conseil de sécurité s’est réuni en urgence samedi suite à ces frappes. L’ambassadrice des Etats-Unis Nikki Haley a déclaré: “La Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis n’ont pas agi par vengeance ou par punition mais pour dissuader d’une utilisation future de telles armes. Tout comme la Russie a opposée son veto, la Syrie a utilisé son gaz sarin. Ce veto russe a donné le feu vert aux attaques chimiques de l’armée syrienne, et cela, nos armées ne peuvent l’accepter. La diplomatie n’a eu aucune chance après que la Russie ait utilisé son droit de veto à six reprises pour des résolutions visant à neutraliser l’armement chimique syrien”. L’ambassadrice a souligné que ces frappes étaient “justifiées, légitimes et mesurées”. Nikki Haley a averti que Washington ne permettra plus au régime de Bachar El-Assad d’utiliser de telles armes et que s’il le faut, de nouvelles frappes auront lieu. Et, faisant allusion à la volte-face de l’ancien président Barak Obama, elle a dit: “Notre président agit en fonction de lignes rouges et ne cèdera pas aux pressions. J’espère que le gouvernement syrien ne sera pas assez stupide pour tester une nouvelle fois notre détermination”.
La Russie a vainement tenté de faire adopter une résolution visant à condamner ces frappes. Seuls trois pays ont voté pour, la Russie, la Chine et la Bolivie, huit pays ont voté contre et quatre se sont abstenus. Le projet de texte présenté par l’ambassadeur russe à l’ONU Vasily Nebenzya exprimait “la grande inquiétude de la Russie face à “l’agression contre un Etat souverain, qui viole le droit international et la Charte des Nations unies”.
La Russie, la Bolivie et la Chine ont voté pour le texte, huit pays ont voté contre et quatre se sont abstenus. Le projet de texte, de cinq paragraphes, faisait part d’une “grande inquiétude” face à “l’agression” contre un Etat souverain, qui viole, selon Moscou, “le droit international et la Charte des Nations unies”.
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