Le terroriste qui, au début du mois, a perpétré l’attentat au camion-bélier à Jérusalem venait de Jabel Moukaber. Ce quartier de Jérusalem a été construit par les Britanniques au temps du mandat, pour y loger les membres de la tribu bédouine nomade des Sawahra. Jusqu’à la première Intifada, des rapports de bon voisinage relatif régnaient entre eux et les habitants juifs de Talpioth Mizrah. Puis, les habitants de Jabel Moukaber ont commencé à jeter des pierres sur les maisons du quartier juif et, à partir de 2001, la situation s’est rapidement détériorée, quand des habitants de ce quartier musulman ont commencé à ouvrir le feu sur des voitures et sur des maisons juives de Talpioth. En 2008, la situation s’est encore aggravée, avec le terrible attentat à la Yéchiva du Merkaz Harav, perpétré par un habitant de Jabel Moukaber. Dans cet attentat, huit étudiants de la Yéchiva ont été assassinés. En septembre de la même année, un habitant de ce même quartier musulman a volontairement écrasé des soldats avec sa voiture à la place de France, au centre-ville. En 2014, un autre habitant de ce quartier a commis un attentat avec un tracteur bélier. En novembre de la même année, deux habitants de Jabel Moukaber ont perpétré l’attentat sauvage contre des fidèles d’une synagogue à Har Nof, tuant au couteau et à la hache cinq fidèles et un policier, et blessant huit fidèles. D’autres attentats à la voiture bélier et contre des civils sont à mettre à l’actif des habitants de Jabel Moukaber.
Il n’est pas difficile de trouver la raison du grand nombre d’attaques meurtrières issues de ce quartier : l’enseignement qui y est dispensé. Dans une des écoles de Jabel Moukaber, qui porte d’ailleurs le nom de ce quartier, une rencontre a été organisée en avril 2016, entre les élèves et les parents du terroriste Baha Aliane, habitant du quartier qui avait assassiné trois Juifs dans un bus de Jérusalem en octobre 2015. Les journaux ont rapporté que « dans un message sur Internet, qui relate cette rencontre, l’école félicite les terroristes et leurs familles, et remercient les parents d’être venus à l’école. » Ils ont aussi mentionné que des représentants du Ministère de l’éducation palestinienne avaient participé à cette rencontre. La réaction du Ministère de l’Éducation israélien avait été : cette école est une école privée, ne recevant pas de financement de l’État, et en conséquence ne fait l’objet d’aucun contrôle du Ministère ! L’école n’a effectivement pas besoin de financement extérieur : elle est maintenue grâce à des fonds de mouvements islamistes, qui veillent à ce que les élèves apprennent le Djihad et la haine d’Israël. Le ministère de l’Éducation israélien a ajouté que de nombreuses écoles musulmanes de Jérusalem jouissent du même statut, et donc ne subissent aucun contrôle.
Quand on autorise, au cœur d’Israël, l’enseignement de la haine des Juifs, qu’on y fait l’éloge des « chahids », il ne faut pas s’étonner qu’y grandissent des terroristes prêts à assassiner des Juifs, même au prix de leur propre vie. Ce même Baha Aliane avait laissé sur Facebook un code des « dix commandements du Chahid », dont l’épilogue était : « Je vous reverrai au Paradis ».
Cette situation est surréaliste : au cœur de la capitale d’Israël, la loi israélienne est bafouée au grand jour, quand, sans inquiétude et sans aucune réaction de la part des autorités, des écoles peuvent enseigner qu’il est du devoir de tout Musulman de libérer toute la terre d’Israël, terre qui selon le droit islamique appartient à tout jamais à la nation musulmane : elle a été conquise au septième siècle par le calife Omar, qui selon la tradition islamique, a observé pour la première fois la ville des hauteurs de Jabel Moukaber.
Ceux qui laissent le champ libre à des prédicateurs imbus de haine, qui préparent par leur enseignement des générations de terroristes potentiels, portent la responsabilité des conséquences tragiques de leur comportement irresponsable : l’assassinat de citoyens et de soldats dans des attentats au véhicule bélier, aux armes à feu, à la hache et au couteau.
L’éradication de l’enseignement de la haine ne nécessite aucune nouvelle loi : il ne manque que la volonté du pouvoir d’appliquer les lois existantes.
Ephraïm Herrera est docteur en histoire des religions, diplômé de la Sorbonne et vient de publier « Les maîtres soufis et les peuples du livre » aux Éditions de Paris, ainsi que « Le djihad, de la théorie aux actes » et les deux tomes des « Étincelles de Manitou » aux éditions Elkana.