Encore une conséquence de la décision du président Trump concernant l’accord nucléaire avec l’Iran: le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman a décidé de sévir contre l’Allemagne qui est l’un des pays d’Europe les plus favorables au maintien de l’accord et entretient des liens commerciaux fructueux avec le régime des mollahs depuis la levée des sanctions.
Mohamed ben Salman a ordonné aux différents ministères du gouvernement de geler avec effet immédiat les contrats signés avec des entreprises allemandes.
Cette décision se rajoute à celle des Etats-Unis de sévir contre les entreprises européennes qui continueront à travailler avec des entreprises ou banques iraniennes qui seront soumises aux nouvelles sanctions américaines. Jusqu’à présent, Riyad n’avait pas pris de telles mesures, mais la décision de rupture prise par le président américain a ouvert la porte à l’Arabie saoudite pour exercer des pressions économiques et commerciales sur les pays qui s’obstinent à vouloir maintenir cet accord et a aider ce pays économiquement.
Selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, parmi les entreprises qui seront les plus touchées on trouve notamment le groupe industriel Siemens, le groupe pharmaceutique Bayer et l’entreprise Daimler-Chrysler. Cette dernière compagnie avait conclu un contrat de vente de près de 800 autobus ‘Mercedes’ à l’Arabie saoudite. En 2017, les exportations allemandes vers l’Arabie saoudite s’étaient élevées à 6,6 milliards d’euros contre 3 milliards d’euros vers l’Iran. Le calcul sera vite fait à Berlin.
Au mois de novembre dernier, l’ambassadeur d’Allemagne en Arabie saoudite avait déjà été convoqué au ministère des Affaires étrangères pour se voir signifier le mécontentement de la cour royale concernant l’attitude de l’Allemagne sur la question de l’accord sur le nucléaire.
L’Allemagne n’est que la premier pays sur la liste, et le prince d’Arabie pourrait bien étendre cette politique à d’autres pays tels que la France, la Grande-Bretagne ou l’Italie.
Ceux qui, en dépit de toute morale, veulent poursuivre leurs relations avec Téhéran pour des questions de porte-monnaie risquent bien d’en subir les conséquences sur…le porte-monnaie!
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