Alors qu’elle récompense et renforce le régime despotique qui, au monde, promeut le plus le terrorisme et qui s’est fixé comme but avoué de miner les démocraties et de détruire Israël, la capitulation du président américain devant les mollahs iraniens et cette effrayante série de concessions qu’il a acceptée de leur octroyer – prétendument « pour éviter une guerre » – procèdent avant tout des dogmes mêmes de la « doctrine Obama ».
Avant d’examiner les décrochages successifs qui, dans la dernière ligne droite avant la signature de cet accord, ont poussé les Américains à Vienne à abandonner une à une toutes les « lignes rouges » sécuritaires qu’ils s’étaient fixées, il faut rappeler ce qu’est la doctrine Obama.
Précisant en 2007 lors de sa campagne électorale les grandes lignes de ce que seraient, s’il était élu, les axes de sa politique étrangère, le candidat Obama avait clairement préconisé une politique « multilatéraliste », par opposition à l’unilatéralisme prôné par les Républicains.
Concrètement, cela signifiait qu’Obama, dont le passé gauchiste tiers-mondiste avait fini par le transformer en pacifiste convaincu, a toujours considéré comme « honteux » les coups qui, dans les années 1950-1960, furent portés en Asie du Sud-Est et en Amérique latine par « l’impérialisme américain », au prétexte qu’ils imposaient leur volonté à des peuples « soumis et dépendants ».
Dialoguer jusqu’au bout, même avec les pays ennemis de la liberté
Résultats : à l’opposé de la politique unilatéraliste de la droite républicaine américaine qui dicte d’intervenir – y compris militairement – partout dans le monde quand les intérêts des USA sont menacés (comme on l’a vu fin 2001 après les mégas-attentats du 11 septembre à New York et Washington lorsque le président G. W. Bush déclara une « guerre sans merci » contre le terrorisme international en envoyant l’US. Army en Afghanistan), la « doctrine Obama » a voulu initier dès 2008 un « dialogue constructif » avec les pays du monde non-démocratique, y compris ceux ouvertement hostiles aux USA. Le tout, en retirant progressivement l’armée américaine d’Irak et d’Afghanistan, et en renonçant à assumer le rôle de « gendarme international » dévolu à la seule superpuissance de la planète.
Or, c’est bien ce « dialogue » qui a donc été initié – et même jusqu’au bout ! – avec les mollahs de Téhéran, qui continuaient pourtant, le jour-même et le lendemain de l’accord de Vienne, de crier devant leurs foules excitées « Mort à l’Amérique ! », en jurant par Allah qu’il ne saurait être question, même après avoir empoché leur incroyable butin viennois, de faire la paix avec le « grand Satan américain ». Une attitude iranienne que le secrétaire d’Etat John Kerry, interpelé aussitôt par la presse de son pays sur cette grave contradiction, a simplement qualifiée de « troublante »…
L’application de cette doctrine au « cas de figure » de Vienne
En fait, ce sont bien les fermes conceptions idéologiques et l’increvable dogmatisme politique d’Obama, de ses conseillers et de ses diplomates qui ont généré, étape après étape, la capitulation catastrophique de Vienne.
En restituant brièvement les différents « temps » ayant constitué la chaîne de cette reddition, on trouve ceci :
-1/ Au début, Obama avait plus ou moins montré une certaine fermeté dans le « dialogue de sourds » engagé de 2008 à 2013 par les négociateurs iraniens avec les grandes puissances.
-2/ Se trouvant à présent dans son avant-dernière année de président des USA, Il s’est ensuite fixé une absurde« obligation de résultat » avec les Iraniens, sans doute pour entrer dans la postérité et mériter enfin le Prix Nobel de la Paix qu’on lui avait octroyé sans raison dès son entrée à la Maison Blanche…
-3/ Cet empressement à aboutir l’a poussé ces derniers mois à commettre une énorme erreur stratégique, digne d’un amateur en politique internationale, qui consista à surestimer sans raison valable l’adversaire iranien – lequel était
au départ le véritable « demandeur » dans ces négociations – et à sous- estimer les vastes ressources diplomatiques et militaires de son propre pays.
-4/ C’est ainsi qu’au lieu de dicter fermement lui-même les conditions sécuritaires de l’Amérique à la maffia opportuniste (et donc parfois peureuse) des mollahs iraniens (comme il l’avait pourtant fait en décembre 2013 en lançant avec succès un ultimatum de 48 H à l’ayatollah Khameini, qui capitula alors), Obama a fait l’inverse à Vienne : craignant de déboucher sur un échec, il a cédé sur presque tout (maintien des sites nucléaires iraniens, régime absurde de contrôle de l’AIEA, levée rapide des sanctions, etc.) en acceptant d’ailleurs à 5 reprises de reporter le deadline de ces pourparlers qui, pour lui, devaient absolument aboutir…
-5/ Les Iraniens – qui ne manquent pas de finesse manœuvrière pour défendre pied à pied leurs intérêts, avec tout le temps voulu – ont vite compris l’impasse dans laquelle Obama s’était enfermé en devenant le « demandeur » de ce dialogue : c’est alors – comme au bout d’une négociation d’affaires où l’une des parties veut en terminer – qu’ils ont procédé à des surenchères, obtenant même sur le fil le feu-vert progressif des Américains et des Européens, excédés, à la levée progressive de l’embargo international sur le commerce iranien des armes conventionnelles !
En termes de psychologie sociale, ce dogmatisme d’Obama est ce qu’on appelle de la pure dissonance cognitive : plus les données du réel vous donnent tort encore et encore, plus vous vous enfermez dans vos convictions, et ce jusqu’à parfois entrer en collision tête la première contre votre « mur d’évidences » !
Pas étonnant donc que « le pire des traités dans l’histoire diplomatique des Etats-Unis », comme l’ont appelé certains analystes de la presse des USA, ait été initié et conclu par « le premier président post-américain » de ce pays…
Richard Darmon (paru dans l’Edition hebdomadaire en français de Hamodia)” .