Une initiative humanitaire israélienne de plus. Il y a deux semaines, un convoi aérien est parti en toute discrétion pour Athènes. A son bord, cinq jeunes israéliens officiellement venus pour passer des vacances en Grèce. Mais en réalité, il s’agit d’une équipe faisant partie d’un projet humanitaire en faveur d’enfants réfugiés syriens sur l’île de Lesbos.
Ces jeunes, juifs et arabes, appartiennent au mouvement, Hashomer Hatzaïr . Ils avaient déjà collecté des fonds pour fournir nourriture, médicaments et autres produits de base, mais cette fois-ci, il s’agit d’autre chose: ouvrir un centre pédagogique pour des enfants syriens qui n’ont pas été scolarisés depuis longtemps en raison des circonstances.
L’initiative en revient à Noa Leibel, membre de Hashomer Hatzaïr, qui se demandait comment pouvoir aider de manière concrète les populations civiles syriennes. C’est là qu’elle a pensé à ce projet pédagogique qui pourrait permettre à des enfants réfugiés de retrouver une structure scolaire et sortir un peu de la dure réalité dans laquelle ils sont plongés.
Elle a alors contacté un responsable du groupe “Adjal”, qui est le département arabe israélien au sein de Hashomer Hatzaïr. Le groupe ainsi constitué a demandé le concours de l’organisation “Nathan”, organisme humanitaire israélien qui l’a mis en contacte avec l’organisation SwissCross qui est très présente dans les camps de réfugiés en Grèce.
L’équipe a lancé une campagne de collecte de fonds dans diverses directions et a déjà recueilli 240.000 shekels. Yaïr, le frère de Noa Leibel, qui est responsable des opérations sur le terrain est heureux de dire que de nombreuses personnes ont proposé leur collaboration à ce projet, que ce soit des Juifs, des Arabes, des religieux et non-religieux et de toutes tendances politiques. Il souligne avec ironie que le seul bémol est venu d’une personne qui se situe à gauche!! Il a précisé que ce projet est totalement apolitique et qu’aucun député ou responsable politique n’a été sollicité pour cette initiative.
Comme l’école est gérée et animée par des Israéliens, la question se posait de l’accueil qui leur serait réservé par les enfants mais surtout par les adultes syriens. Les organisateurs se disent optimistes. Ils notent que les réactions des réfugiés sont plutôt de la surprise et l’étonnement, qui se transforment vite en reconnaissance et admiration. “Nous agissons avec tact, souplesse et diplomatie mais nous ne cachons pas notre origine israélienne”, indique Yaïr Leibel.
L’objectif de ce projet est d’encadrer à terme cinq cent enfants de tous âges. L’enseignement porte sur les matières principales, ainsi que l’art, le sport et des activités ludiques.
Les organisateurs espèrent qu’il ne s’agira que de la première expédition d’une longue série et que ces projets permettront de donner à ces personnes une autre image d’Israël que celle qui leur a été martelée dans leur pays.
Photo Hashomer Hatzaïr