Il y a deux ans disparaissait le Professeur Benno Gross. Ce professeur de philosophie et de pensée juive demeurera une figure emblématique du judaïsme contemporain en France et en Israël. Fondateur de l’école Aquiba à Strasbourg, il fait son alya au lendemain de la guerre des Six Jours avec son épouse Miryam et leurs enfants. Depuis Jérusalem et de l’université de Bar Ilan où il enseignait la philosophie, il deviendra un personnage incontournable dans le domaine de la pensée juive.
Pour perpétuer sa mémoire, une association a vu le jour à Tel Aviv: le Houg Benno Gross. Miryam, qui porte ce projet, nous en dit davantage.
Le P’tit Hebdo: Comment est né le Houg Benno Gross?
Miryam Gross: Au terme de l’année de deuil, nous avons créé cette association. Elle fonctionne dans le cadre de l’institut Hamakom qui a pour vocation de faire rayonner le judaïsme à Tel Aviv. Le Houg a pu voir le jour grâce à la générosité spontanée d’anciens élèves de Benno et au soutien de Qualita ainsi que de la Fondation de la Mémoire de la Shoah dans laquelle mon mari a été actif au sein du comité culturel.
Lph: Que fait-on dans ce Houg?
M.G.: On y étudie des sujets divers, pas forcément sur la base des livres que Benno a écrit. Ils s’adressent au public francophone de la région de Tel Aviv. Ce sont essentiellement des cours de pensée juive qui renforcent leur identité dans le cadre de la vie israélienne. Ils sont dispensés par Gabriel Abensour (du blog Modern Orthodox), le Dr Michael Gross, Yaïr Hochner, Deborah Shenhav, Hanna Serero ou encore le Rav Elie Kling, pour ne citer qu’eux. Ce sont en moyenne entre 20 et 30 personnes qui participent à chaque cours.
Outre les cours, des Shabbat pleins et des excursions dans le pays sont organisés grâce au travail de Sarah Eisenberg, la coordinatrice du Houg. En plus de rattacher les olim à leurs racines, ce Houg qui se situe dans une institution israélienne, a pour ambition de les aider à s’intégrer dans la société israélienne.
Lph: Pour cette deuxième hazkara, qui aura lieu le 13 septembre, un événement particulier doit avoir lieu.
M.G.: Nous inaugurerons la bibliothèque Benno Gross dans le ”Houg Benno Gross”. Il s’agit de traductions en français de livres classiques de pensée juive (Juda Halévy, Maharal, Maïmonide, etc.) ainsi que des ouvrages contemporains comme ceux d’André Neher, Benno Gross, Armand Abecassis, Raphaël Drai et Manitou issus de notre bibliothèque personnelle et de celle de Colette et Arnaud Baer. Tous ces ouvrages qui pourront être empruntés ont été choisis suivant l’optique que chérissait Benno: la terre et le peuple d’Israël avec la Torah. Au programme de la soirée: un hommage que je prononcerai, la présentation du Houg par mon fils Michael et un cours du Dr Shmouel Wygoda. Puis nous terminerons sur deux extraits vidéo avec Benno.
Lph: Pensez-vous écrire votre histoire, avec votre regard sur toutes ces années avec le Professeur Benno Gross z”l?
M.G.: On me le demande souvent. Pour l’instant, il n’en est pas question. Je préfère peindre et m’occuper avec mon fils Michael et ceux qui nous soutiennent, de développer le Houg Benno Gross.
Inauguration de la bibliothèque Benno Gross, le mercredi 13 septembre de 19h45 à 21h30, 5 rue Brenner, Tel Aviv. Tel pour informations: 050-5711507
Page FaceBook: Houg Benno Gross
Propos recueillis par Avraham Azoulay