Encore une décision de l’UNESCO, encore un déni… Les Nations semblent se plaire à nous déposséder de notre patrimoine, de notre héritage et ainsi de notre avenir.
Des acteurs centraux de la préservation de notre patrimoine et de notre présence sur place ont répondu à nos questions.
La Mearat Hamahpela
Etre maitres à bord!
Tsouriel Hollander est directeur du site depuis 6 ans. Il est responsable de tous les événements qui s’y déroulent et de la gestion quotidienne de ce lieu saint. S’il sait la chance qu’il a d’être nuit et jour en lien direct avec la Meara, il déplore que l’Etat ne fasse pas suffisamment pour en faire l’endroit qu’il devrait être: accessible à tous et le cœur de nos prières.
”Je suis tout le temps sur place, c’est un mérite que je mesure. Mon travail se heurte à des difficultés qui ne devraient pas exister: je dois obtenir des milliers d’autorisations pour pouvoir organiser quoi que ce soit! On a l’impression que l’on fait trop attention à ce que pourraient penser les Arabes! Par ailleurs, il est regrettable que l’Etat ne donne pas plus de facilités pour accéder au site, comme des moyens de transport. Il est plus facile d’aller sur la tombe de Rabbi Shimon Bar Yohaï que sur celles de nos Pères et Mères. Pourquoi? Certes la situation ici est bien meilleure qu’au Har Habayit mais nous n’affirmons pas encore assez que nous sommes les maîtres à bord”.
Du monde entier, de toutes les religions
La Mearat Hamahpela est aujourd’hui, en raison d’accords politiques, divisée en une partie juive et une partie musulmane. Aucun Juif n’entre du côté musulman et vice-versa. Néanmoins, Tsouriel se félicite de voir des Juifs et des non-Juifs du monde entier visiter ce lieu saint pendant toute l’année. ”Nous avons aussi des visites scolaires, mais depuis que Shay Piron a supprimé l’obligation de venir à Hevron, les élèves sont moins nombreux”. Par ailleurs, la direction de la Meara encourage particuliers et associations à célébrer leurs événements dans ce lieu.
”La Mearat Hamahpela est le cœur de notre présence à Hevron. Il est crucial d’en faire un lieu de vie, fréquenté et respecté. Sinon comment attendre des Nations qu’elles le fassent? Ma prière c’est que ce lieu saint retrouve son statut plein et entier pour les Juifs du monde entier”.
Le cimetière de Hevron
Le cimetière de Hevron est un lieu qui abrite des sépultures, elles aussi témoins de notre présence ancestrale. On citera le Reshit Ho’hma (Rabbi Eliahou Vidach, Mekoubal de Tsfat), le Sdé Hemed (Rav Eliahou Mami, ancien Grand Rabbin de Hevron) ou encore le Rav Avraham Azoulay, auteur de Hessed le Avraham et grand-père du Hida. L’histoire plus contemporaine a aussi, malheureusement, amené son lot de pierres tombales avec notamment les 70 victimes du massacre de Hevron en 1929.
Ce cimetière constitue donc une part importante de notre patrimoine dans la ville des Patriarches. Le Rav Yaakov Guedj, ancien Grand Rabbin de Kiryat Arba Hevron, a entrepris de le rénover dans les années 80-90: ”Mon père, Haïm Guedj, z”l, est décédé une semaine après avoir vu Israël et Hevron pour la première fois, dans les années 80. Lorsque j’ai voulu l’enterrer au cimetière de Hevron, je me suis aperçu qu’il était dans un état de délabrement important. J’ai donc entrepris de le rénover entièrement”. Au cours des travaux de nouvelles tombes ont été découvertes, prouvant encore s’il le fallait pour ces Messieurs de l’UNESCO, que la présence juive à Hevron est incontestable.
Il y a 20 ans, en août 1997, le cimetière a été inauguré en présence du Rishon Le Tsion, le Rav Bakchi Doron, du Rav Yossef Haïm Sitruk, z”l, de Rehavam Zeevi, z”l, du Rav Charbit, Maître à Constantine du Rav Yaakov Guedj et d’autres grandes personnalités rabbiniques. ”Ce qui m’a vraiment impressionné”, se souvient le Rav Guedj, ”ce sont les milliers de personnes qui sont venues ce jour-là à Hevron pour assister au concert d’Avraham Fried, donné a cette occasion”. Notre peuple a toujours manifesté son attachement à ses racines dans la ville où reposent nos Pères et nos Mères.
Guitel Ben-Ishay