Treize ans après le drame national de la ‘Hitnatkout’ du Goush Katif par le gouvernement Sharon, extrêmement rares sont ceux qui reconnaissent que ce fut une erreur et plus rares encore sont ceux qui demandent pardon. Au contraire, ceux qui ont soutenu jusqu’au bout cette politique persistent à dire encore aujourd’hui que ce fut la bonne, en dépit des images qui arrivent à nouveau depuis le Néguev occidental.
A l’occasion du jour anniversaire de l’expulsion des Juifs (10 Av 5765), la ministre à l’Egalité sociale Guila Gamliel s’est rendue en visite au musée du Goush Katif à Jérusalem. Très ébranlée par les images qu’elle voyait, elle a déclaré: “Je suis venue ici pour demander pardon au nom du gouvernement d’Israël (de l’époque). Il faut demander pardon à ces gens merveilleux qui ont payé un prix personnel très lourd, pour rien. Non seulement cela, mais cette démarche a fait du tort à l’Etat d’Israël. Aujourd’hui, il faut assurer toutes ces familles que nous comprenons notre erreur et qu’elle ne se reproduira pas (…) En jetant un regard en arrière sur cette terrible décision dont les conséquences néfastes se voient encore aujourd’hui dans le sud du pays et même dans le centre, le message est clair: il ne faut plus jamais expulser des Juifs de leurs maisons. Le gouvernement doit impérativement annuler la loi de la Hitnatkout dans le nord de la Samarie et permettre aux anciens habitants d’y retourner afin de lancer le message clair que nous n’expulsons plus des Juifs de chez eux….”.
Sur le musée lui-même, la ministre a dit: “La présence de ce musée est extrêmement importante. Il faut l’agrandir et le rendre encore plus accessible. Il a également une importance internationale pour expliquer au monde ce qui s’est passé: l’expulsion des Juifs de ce territoire a eu pour effet l’installation des organisations terroristes”.
Concernant Guila Gamliel elle-même, son attitude à l’époque a été la suivante: dans un premier temps, elle s’était opposée à la décision d’Ariel Sharon avant de changer d’opinion et de militer en faveur. En récompense, elle fut nommée ensuite par Sharon comme vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural.
Il faut d’un côté reconnaître le courage de Guila Gamliel dans sa démarche tout en constatant encore une fois combien les opposants avaient raison et ont toujours raison aujourd’hui, alors qu’ils furent traînés dans la boue et bâillonnés par une machine bien huilée et relayée par les médias.
A ce propos il n’est pas inutile de visionner encore une fois ce passage d’anthologie filmé à la Knesset, où les partisans de la Hitnatkout pour des raisons de sécurité assuraient qu’elle ne pourrait qu’apporter du bien à la population d’Israël et se moquaient de ceux qui annonçaient que des roquettes seraient tirées sur Sederot et Ashkelon. Cette séquence montre aussi que ceux qui votèrent en faveur de la démarche d’Ariel Sharon n’étaient pas tous à gauche de l’échiquier, dont Binyamin Netanyahou, même si ce dernier finit par démissionner ensuite du gouvernement en guise de protestation…
Vidéo:
Photo Kobi Gideon / Flash 90