Ô Maccabi ce nom si pur et si noble, qui fut l’emblème d’un judaïsme courageux, certains l’ont tellement estimé qu’ils l’ont mis en bière et scandé sur les gradins des dieux du stade.
Ô Maccabi ce nom si lumineux qui glorifia le Dieu suprême et fit plonger toutes les mythologies de Yavan dans leurs ténèbres originelles. Te voilà aujourd’hui piètrement souillé par tous les maccabiadeurs d’un olympe factice et ridicule qui fait perdre la tête des hommes comme le ballon qui mord la poussière sous les pieds des idoles dont le seul but est de finir sa course dans les filets. Ce spectacle met hors-jeu et hors de soi Mathatyahou le Vieux Prêtre. Il fut le gardien des portes du Temple, hellénisé par les pis manies d’un Antiochus. Il fit de ses enfants, les supporters de la Thora, les vaillants résistants du Tohu de Babel et du Bohu de la Perse aujourd’hui engloutis dans les ténèbres ioniennes. On comprend fort bien que l’impérialisme grec se soit accommodé de l’idolâtrie des autres peuples alors qu’il se sentit terriblement menacé par l’esprit de la Thora. Les fripons redoutent la lumière surtout lorsqu’elle fait le jour dans la caverne de leur conscience. La plus brillante des civilisations a négligé de projeter son phare sur l’intimité la plus profonde de nos âmes.
Socrate, en un seul mot, jeta les bases de la sagesse des nations et rendit crédibles les premiers balbutiements d’une science prometteuse. On aima sa théorie.
Socrate, en deux mots, souilla allègrement la beauté d’un monde qu’il avait pourtant décrit comme un palais divin avec les yeux de la jouissante luxure. On détesta sa pratique.
Un tel génie du savoir ne put que finir dans la corruption hors de la tente de Chem. Son logos a emprisonné la raison dans les limites rigides de sa propre suffisance. Il reconnut au créateur le labeur des six jours et fit valoir au vieux démurge ses droits à la retraite. Cependant, il lui concéda quelques ambassades honorifiques qui donnent au Soleil le sourire éphémère d’un Apollon, au Temps la boulimie d’un Cronos qui dévore ses enfants du lendemain, à la Beauté la pâleur d’une Vénus interchangeable, à la puissance la fureur d’un éclair Jupitérien, à la Vérité le visage de la complaisance égoïste. Alors vinrent les Hashmonaim pour accorder le droit d’asile au Propriétaire du monde en hébergeant sa chékhina qui n’osa jamais franchir les dix empans de l’intimité de nos foyers.
Pour Socrate la lumière brille, pour Mathatyahou elle éclaire.
L’un te parle de ses yeux, et les yeux de l’autre te parlent.
L’un se regarde et l’autre te regarde.
Le sensationnel te rabaisse et l’ascensionnel t’élève.
La flamme de l’un éteint celle d’autrui et la flamme de l’autre c’est l’étincelle de tous.
Sans le savoir les Hashmonaim ont consacré le 25 kislev, une lumière qui figurait déjà dans le vingt-cinquième mot de la Thora “Yéhi Or”- Que la lumière soit.
La petite fiole éperdument recherchée pour sa pureté ne pouvait que contenir la lumière primordiale de la Création. Elle se mire dans nos fenêtres pour éclairer tous les pas de la rue, elle rejudaïse toutes les gauches des portes juives face à la mézouza. Les sept derniers jours surnaturels de Hanouca tirent leur force du premier où tout naturellement l’inauguration du Temple s’ouvre sur le désir de la perfection marquée par le sceau du Grand Prêtre en personne. Le miracle de l’idéal fut généré par le khinoukh de notre nature. L’huile était dans l’olive comme le miracle dans la nature, comme le doux dans l’amer, comme le net dans le brut, comme l’action dans la pensée, comme le désir dans la volonté. Le désir de faire Sa volonté dira au vinaigre de madame Hannina ben Dossa de brûler aussi bien que l’huile la plus pure.
Il faut extraire le souvenir de l’oubli comme on concasse l’olive pour en tirer l’onction de notre prêtrise et de notre royauté. Le miracle de la fiole attesté nulle part dans les prières de Hanouca fut légalement inutile puisque toute cérémonie publique religieuse ne tient aucun compte de l’impureté accidentelle de tout un peuple. Cette petite fiole a décuplé son énergie pour faire la lumière sur le courage d’une poignée d’hommes et leur fournir l’huile de coude dont ils avaient besoin. Le Cohen gadol va jusqu’à consacrer ses vêtements sacerdotaux usés pour en faire les mèches du candélabre comme tout pauvre en Israël ira jusqu’à vendre l’un de ses vêtements pour alimenter sa lumière spirituelle.
Le plus bel hommage qu’on puisse rendre aux valeureux combattants, c’est d’actualiser leurs “bayamim hahém” dans notre “bazman hazé “. Les vieux jours de Mathatyahou retrouveront leur jeunesse dans les enfants d’aujourd’hui parce que la voix de Jacob est plus intelligible que tous les hurlements de tous les hooligans.
Hanouca c’est quand étymologiquement ton khinouh prend le visage renouvelé d’une inauguration quotidienne.
Que chaque homme en Israël à l’instar de Juda Maccabi ressuscite le candélabre de Jérusalem par l’esprit de sa Thora.
Que chaque femme en Israël à l’instar de Judith la téméraire façonne de ses mains la cire embrasant chaque mitsva.
Il arrive enfin le site qui vous ouvre les portes de la Bible dans tous ses chapitres pour aider le grand public francophone, aussi bien parents et enfants, dans l’étude de la thora : www.ravguedj.com