Question :
Cher Rav, pourriez-vous me détailler les coutumes en vigueur à compter du 17 Tamouz concernant la récitation de la bénédiction Chééh’iyanou sur un nouveau fruit ou sur un habit neuf d’une part, et d’autre part celles concernant l’écoute de la musique durant cette période?
Réponse:
Concernant la première partie de votre demande, il est important de noter que ce qui pose problème durant la période de Ben Hametsarim qui s’étend du 17 Tamouz au 9 Av, n’est pas tant la consommation d’un nouveau fruit ou le port d’un habit neuf, que la récitation de la bénédiction correspondante. En effet, par cette bénédiction nous remercions D. de nous avoir permis de “vivre, de subsister et de parvenir à ce moment-là.” Or, cette phrase est très malvenue lorsque “ce moment-là” est celui qui a vu la destruction du premier puis du second Beth Hamikdach. C’est pourquoi nous évitons de consommer un nouveau fruit et de porter un nouvel habit durant cette période, afin de ne pas réciter la bénédiction Chééh’iyanou que cela implique.
Cependant, certains décisionnaires dérogent à la règle générale précitée et autorisent la récitation de cette bénédiction sur un nouveau fruit ou sur un habit neuf s’il s’agit par cela d’honorer le Chabbat, et ce jusqu’à Roch H’odech Av (le Chabbat suivant Roch H’odech Av non inclus). En revanche, d’autres décisionnaires, au premier rang desquels le Ariza”l se montrent plus stricts et interdisent la récitation de Chééh’iyanou même durant les jours de Chabbat précédant Roch H’odech Av.
Une femme enceinte prise par l’envie soudaine d’un nouveau fruit sera autorisée à satisfaire cette envie afin d’éviter les dommages que son désir frustré pourrait lui occasionner ainsi qu’à son bébé, D. nous en préserve. De même une personne malade sera autorisée à consommer de nouveaux fruits afin de stimuler son appétit. Par contre, les décisionnaires sont partagés sur le point de savoir si dans ce cas elles doivent ou non réciter la bénédiction Chééh’iyanou. Tandis que le Michna Béroura, le H’ida et d’autres le leur interdisent, le Rav Ovadia zatsa”l pour sa part le leur recommande en se fondant sur plusieurs autres décisionnaires.
Durant toute la période de Ben Hametsarim, il sera permis de réciter la bénédiction du Gomel. Cette autorisation est à ce point large qu’il sera même permis de la réciter le jour du 9 Av lors de la lecture de la Thora de Minh’a où sont lus des versets de consolation, s’il existe sinon un risque de voir s’écouler plus de trois jours depuis l’évènement justifiant la récitation du Gomel.
J’en viens à présent à la seconde partie de votre question concernant l’écoute de la musique durant Ben Hametsarim.
Depuis la veille au soir du jeune du 17 Tamouz il sera interdit d’écouter de la musique instrumentale. Certains décisionnaires vont jusqu’à inclure dans cette interdiction celle de chanter. Cependant, ce dernier interdit sera levé pour une personne qui espère, grâce à ses chants, se rapprocher de D., mieux Le servir ou encore éprouve le besoin de s’épancher devant Lui, ainsi lorsqu’il s’agira de chanter les Zémirot de Chabbat.
L’interdit d’écouter de la musique est en vigueur durant toute cette période, y compris le jour de Roch H’odech Av ainsi que durant les heures précédant Chabbat et lui succédant.
Concernant les professeurs de musique et leurs élèves, ils devront consulter un Rav qui leur indiquera la conduite à suivre quant à la poursuite ou à l’interruption de leurs études durant cette période.
Les repas organisés à l’occasion d’une Mitsva, telle un Pidyon Haben ou une Brit Mila pourront, selon de nombreux décisionnaires, être accompagnés de musique instrumentale et même de danses. D’autres s’y opposent, mais tous s’accordent à interdire tout accompagnement musical à partir de Roch H’odech Av.
Rav Azriel Cohen Arazi
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