Question:
Cher Rav, comment expliquer que les Sélih’ot censées éveiller en nous un mouvement de Téchouva et un sentiment de regret pour nos fautes passées, soient récitées, dans les communautés Séfarades, sur des mélodies souvent entraînantes et même parfois réellement joyeuses?
Réponse:
Il me semble que nous devons porter sur le processus de la Téchouva dans son ensemble un regard empreint de joie et d’optimisme. N’oublions pas que les jours de Roch Hachana comme celui de Yom Kippour sont des jours de Yom Tov, des jours de joie. C’est ce qu’exprime le Pirké DéRabbi Eliézer, lorsqu’il explique que l’attitude d’Hachem à notre égard durant le jour de Yom Kippour peut être comparée à celle d’un Roi dont les sujets ont déversé leurs poubelles dans la cour du palais un jour où le service d’ébouage du royaume ne fonctionnait pas normalement. Au matin, lorsque le roi, incommodé par les mauvaises odeurs, se réveilla, au lieu de se mettre en colère, il se réjouit du fait d’être assuré qu’à présent les demeures de ses sujets sont propres et débarrassées de leurs ordures. Ainsi en va-t-il d’Hachem qui est prêt, le jour de Yom Kippour, à se “salir les mains” pour procéder à notre toilette et nous nettoyer de nos fautes. Le fait de nous savoir à présent propres Le comble alors d’une joie à nulle autre pareille.
C’est dans un sens similaire que Rabbénou Yona rend compte de l’obligation qui nous est faite de manger plus qu’à satiété la veille de Yom Kippour. Il explique que ce jour est à ce point joyeux que nous devrions faire un repas à l’égal de ceux des autres jours de fêtes. Cependant, dès lors qu’il est interdit de manger en ce jour, ce repas de fête est avancé à la veille.
En un mot, celui qui a compris vraiment en quoi consiste la Téchouva, peut être capable de prononcer les mots “H’atanou Léfanékha (nous avons fauté devant Toi)” en éprouvant un certain sentiment de joie, celle de pouvoir s’épancher devant Hachem et de savoir qu’Il nous pardonnera nos fautes, dès lors qu’Il sait pertinemment que c’est Lui qui, en créant l’homme, a inscrit dans sa nature le penchant à fauter. C’est cette joie, me semble-t-il qu’expriment les mélodies entraînantes sur lesquelles sont chantées les Sélih’ot.
Rav Azriel Cohen Arazi
Sur www.torahacademy.fr vous pouvez poser vos questions au Rav et consulter toutes les autres rubriques de son site.