Depuis 1948, pas moins de douze présidents américains se sont cassé les dents à vouloir résoudre le conflit israélo-arabe ainsi que sa version “palestinienne”.
Chacun d’eux avait son style, sa stratégie, sa tactique, ses arrières pensées, ses leviers mais ils ont tous échoué.
Donald Trump est le premier qui entend pouvoir régler cette question longue d’un siècle en prenant exemple sur le monde des affaires, en obtenant un “deal”, par le “donnant-donnant”. Défi quasi insurmontable si l’on jette un regard sur ce qui s’est passé depuis cinquante ans: Israël a reculé sur nombre de ses positions alors que les Arabes palestiniens n’ont pas bougé d’un pouce sur les leurs.
Dans sa volonté, sans doute sincère, de vouloir réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué, le président américain a décidé de prendre en main ce dossier et de convaincre les uns et les autres de faire un effort. Pour cela il multiplie les signes d’activité diplomatique, le dernier en date, l’implication de l’avocat – démocrate – Prof. Alan Dershowitz, ami personnel de Binyamin Netanyahou et dont la voix est entendue aux Etats-Unis comme en Israël.
Selon Haaretz, Donald Trump a chargé la semaine dernière Alan Dershowitz de téléphoner au Premier ministre israélien pour lui faire passer le message selon lequel il est déterminé à obtenir un accord et que Mahmoud Abbas y serait prêt.
Le Prof. Alan Dershowitz avait rencontré le président américain de manière impromptue le 18 mars lors d’une soirée. Le juriste était accompagné d’un journaliste proche de Donald Trump. Au cours de la soieé, le président américain est assis un moment à leur table et a discuté avec Alan Dershowitz pendant une vingtaine de minutes. L’un des sujets a touché au conflit-israélo-palestinien, et connaissant les liens qui lient Dershowitz à Binyamin Netanyahou, il lui a confié son amitié pour Israël et son Premier ministre mais aussi sa volonté d’arriver à un accord entre Israéliens et Arabes palestiniens.
Le Prof. Alan Dershowitz s’est dit impressionné par la connaissance de Donald Trump des enjeux de ce conflit et des éléments qui formeraient un éventuel accord. Il lui a aussi dit que Mahmoud Abbas est prêt à arriver à un accord et que les “conditions sont mûres”.
L’avocat américain a toutefois refusé de confirmer ou démentir s’il a effectivement appelé ensuite le Premier ministre israélien pour lui faire “passer le message” précisant que ses conversations avec Binyamin Netanyahou sont de l’ordre du privé. Du côté du Premier ministre israélien aucun commentaire non plus.
Contrairement à son prédécesseur, Donald Trump entame ce parcours du combattant avec une forte amitié d’Israël et une méfiance envers l’Autorité Palestinienne, mais les intentions à long terme du mouvement national arabe palestinien n’en ont cure des états d’esprit de ceux qui veulent jouer les bons offices dans ce conflit qui est bien au-delà du politique et de la diplomatie.
A quand la première désillusion?
Photo Avi Ohayon / GPO