Dans l’épisode précédent…Monsieur Lahmi était sur le point de passer en jugement devant le tribunal céleste.
– Serge, veuillez mettre en route le film de la vie de Monsieur Arieh Lahmi, s’il vous plaît, afin que l’audience puisse commencer.
– Magnéto Serge !
– Pardon monsieur Lahmi?
– Euh, non rien votre honneur.
– Bien, passons la période durant laquelle vous aviez moins de 3 ans.
– Dommage, si vous aviez vu le buffet à ma Brit Mila… C’était quelque chose la Mila Lahmi, l’ami !
– Cessez votre méli mélo, Lahmi. Arrêtons-nous sur cette scène, le 10 janvier 1964, à 14h36. Pourquoi avoir volé ce ballon à l’école ?
– Voir ça, ça me fait penser à ma femme…
– C’est à cette école que vous en avez fait la rencontre ?
– Non… C’est juste qu’il n’y a qu’elle qui soit capable de se souvenir de tous les détails peu glorieux de ma vie à l’heure près.
– Monsieur Lahmi, veuillez vous concentrer.
– Sans mon jus d’orange j’ai du mal à être concentré. Pardon votre honneur, j’ai mal agi, c’est certain. Il est clair que c’était une attitude déplorable. Je vous présente mes excuses.
– L’audience apprécie votre sincérité. Mieux vaut endosser la responsabilité d’une erreur et de la regretter que de chercher à s’en dédouaner à tout prix.
– Votre honneur, je ne suis pas le meilleur des juifs. J’ai volé des shampoings et des serviettes dans les hôtels, j’ai mangé des cacahuètes avant le Kidoush, j’ai menti à ma belle-mère en disant que son chapeau vert à pois lui allait à ravir alors qu’on aurait dit qu’elle transportait une pastèque, j’ai même zyeuté les Cohen pendant le Birkat Acohanim… Je suis loin d’être parfait.
(L’avocat) – Votre honneur ! Si le tribunal s’apprête à éplucher chacun des comportements de mon client, il est clair qu’il ne pourra que succomber à un jugement dramatique. Votre honneur, puissiez- vous gracier mon client qui fait amende honorable. N’est-il pas écrit et enseigné que le monde sera construit sur la miséricorde et le repentir ?
– Merci, Ya Wildi.
– Votre honneur, à cet âge mon client n’avait pas pleine conscience de ses faits et gestes. De plus, la loi juive rapporte qu’un individu est responsable à partir de 13 ans, voire plus, dans les cas d’infractions pénales.
(Le juge) – Le procureur demande à faire entrer les témoins à charge.
– Non, non, écoutez ce que dit le Wildi ! SAUVEZ WILDI !
A suivre…
Nina Sahel