Le parti de Marine Le Pen n’a réussi à s’imposer dans aucune des régions de France. Ce résultat a souvent été décrit comme une déroute. Qu’en est-il vraiment ? Une analyse des résultats montre que la force de ce parti, mesurée en nombre de votants, a doublé depuis les élections présidentielles de 2012, et a été multipliée par trois depuis les dernières élections régionales, en 2010 – un succès indiscutable.
Seul un suicide électoral de la gauche française a privé le Front national d’un succès au second tour : les partis de gauche ont retiré leurs candidats dans toutes les régions dans lesquelles leurs listes arrivaient en troisième position (derrière le FN et la droite), et ont appelé leurs électeurs à voter pour le parti qu’ils ont en haine – « les Républicains », avec Sarkozy à sa tête. Et de fait, les partisans de la gauche sont venus en masse soutenir la droite au deuxième tour, les votants étant généralement plus nombreux qu’au premier tour, mais encore plus dans les bastions de la gauche.
Les dirigeants des partis de gauche comme de droite ne s’y sont pas trompés : tout de suite après la publication des résultats du second tour, le premier ministre Valls a dit : « ce soir, aucun soulagement, aucun triomphalisme, aucun message de victoire, le danger de l’extrême-droite n’est pas écarté », et Xavier Bertrand qui se mesurait contre Marine Le Pen dans le Nord : « c’est notre dernière chance ». Ils ont bien compris que seule une alliance contre nature avait permis de dessiner cette nouvelle carte politique des régions de France. Mais leur analyse des raisons de la montée en flèche du Front National s’est concentrée sur les problèmes de chômage et d’austérité économique. Ces raisons sont certes valables, mais ce ne sont pas celles qu’évoquent ceux qui soutiennent le parti d’extrême-droite : ces derniers ont désigné les problèmes de sécurité, de terrorisme et des migrants comme leurs principales raisons de vote.
En d’autres termes, la peur de l’islam a fait voter 28% des Français pour le Front National. Leur crainte est fondée : on ne dénombre pas moins de 11 000 Musulmans fichés comme radicaux, sans que rien ne soit fait contre eux : on compte en France près de cent mosquées salafistes et des centaines de mosquées proches des Frères musulmans, fonctionnant en toute impunité ; l’ordre public n’a pas été rétabli dans les quelque mille zones de non-droit, soumises à la loi des islamistes et de la pègre. Les partisans de Le Pen ne sont pas seuls : 70% des Français pensent que l’intégration des musulmans, qui représentent officiellement environ 10% de la population française, n’est pas bonne, et que cela est imputable aux valeurs de l’islam, leur incompatibilité avec celles de la démocratie, et le refus des Musulmans de s’intégrer à la société française.
Jusqu’à présent, la gauche française ne s’est pas occupée des racines du problème islamique en France, probablement par crainte d’un conflit frontal : 90% des Musulmans français ont voté pour Hollande, lui permettant ainsi de devenir président. Quant à elle, la droite, malgré les déclarations fermes de Sarkozy, aux liens douteux avec le Qatar, a prouvé dans le passé qu’elle ne traitait pas mieux les racines du problème. De beaux jours sont donc à prévoir pour l’extrême-droite française – la plupart de ses partisans ne sont pas des crânes rasés se languissant des nazis, mais des citoyens fidèles à la France, qui ne peuvent plus supporter ni l’islam, ni le terrorisme, ni l’insécurité, ni la nouvelle face de la France.
Pour les Juifs de France, la progression du FN, même si elle ne s’est traduite en victoire dans aucune région, devrait servir d’avertissement : pris entre le marteau musulman, environ 80% d’entre eux ont des opinions antisémites, et l’enclume de l’extrême-droite, des cadres du FN ont pris des positions antisémites sans jamais être sanctionnés, certains choisiront de monter en Israël ou d’émigrer vers l’Amérique. Il est du devoir de l’État d’Israël de tout mettre en œuvre pour qu’ils optent pour l’Alya.
Ephraïm Herrera est docteur en histoire des religions, diplômé de la Sorbonne et vient de publier « Les maîtres soufis et les peuples du livre » aux Éditions de Paris, ainsi que « Le Jihad, de la théorie aux actes » et « Étincelles de Manitou » aux éditions Elkana.