Bonjour Rav,
J’ai loué une villa à Ashdod pour Pessah par l’intermédiaire d’un agent immobilier. Il m’a dit que la location coutait 3000 euros, et je lui ai remis toute la somme en main propre, plus une commission de ma part de 300 euros. En rencontrant plus tard le propriétaire, j’apprends qu’il ne demandait en réalité que 2000 euros. Il était lui-même très étonné du comportement de l’agent ; il savait qu’il prendrait une commission de sa part, mais pas 1000 euros ! Quand je me suis retourné vers l’agent, il m’a répondu : « L’appartement vaut largement 3000 euros et c’est pour cela que vous avez été d’accord de payer ce prix. Ce que je gagne ne vous regarde pas ! Mon arrangement avec le propriétaire était 2000 euros pour lui et le reste pour moi ». Je me suis énervé et l’ai traité de voleur. Je voudrais savoir ce que dit la halakha sur un cas pareil. Merci de m’éclairer.
Réponse: Bien que la somme de 3000 euros ne soit pas excessive pour cet appartement, l’agent n’a pas le droit d’encaisser autant. Le Talmud (Baba Metsia 35b) qualifie ce comportement : « Faire du commerce en utilisant la vache de son prochain ». Un agent n’est pas acheteur et revendeur pour pouvoir encaisser une marge de bénéfice. Il ne doit percevoir qu’une commission. Le propriétaire l’a en fait chargé de recevoir les 2000 euros ainsi que d’ajouter sa commission. La somme de 2000 euros que devait payer le locataire est entièrement destinée au propriétaire, qui doit ensuite payer la commission de l’agent. En encaissant 3000 euros, l’agent a fixé sa commission [du côté du propriétaire] à 1000 euros, ce qui est excessif. En effet, les salaires (mis à part l’employé payé à l’heure) sont soumis à la loi d’onaa, qui interdit de toucher plus d’un sixième au-delà du prix de l’objet ou du service sur le marché. Le tarif pratiqué par les agents pour les locations de courte durée est aux alentours de 10%. Les 33% qu’a pris l’agent représentent donc un prix exorbitant, qu’on considère donc comme une onaa vis-à-vis du propriétaire qui est censé payer l’agent. Le dine aurait été différent si le propriétaire avait demandé 3000 euros et fixé la commission à 1000 euros, car il aurait par cela renoncé (me’hila) à la onaa. Mais dans votre cas, le propriétaire n’aurait pas imaginé que l’agent allait demander un tel salaire. Comme la somme n’a pas été communiquée auparavant, il ne peut pas y avoir de renoncement sur la onaa (voir Sma 227; 39). L’agent gardera donc uniquement 200 euros, le prix normal, et devra vous restituer les 800, puisque le propriétaire ne les a pas demandés (Nimouké Yossef Baba Kama 9).
Rav Réouven Cohen
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