La Samarie a reçu une visite inhabituelle, celle de la chanteuse Ahinoam Nini (Noa), connue pour ses opinions très à gauche et son soutien au boycott des produits fabriqués par des entreprises juives en Judée-Samarie. Cette visite entre dans le cadre de la politique suivie par le conseil régional qui est de faire venir des personnalités israéliennes ou étrangères de tous bords pour leur faire prendre conscience des réalités humaines, géopolitiques et historiques au-delà des préjugés et des options politiques.
Cette visite a fait suite à une invitation après qu’elle ait fait paraître un article dans Haaretz dans lequel elle émettait son désir de se rendre dans cette région. Suite à cela, le président du conseil régional Yossi Dagan s’était rendu au domicile de la chanteuse pour en parler avec elle et organiser les conditions de sa visite.
Sur place, elle a eu droit à une visite guidée détaillée, avec notamment le Parc industriel Barkan, où travaillent en bonne entente juifs et arabes palestiniens, elle a pu également se rendre compte, depuis Pedouel, de l’étroitesse du pays, en voyant Tel-Aviv depuis “le balcon du pays” et a pu discuter avec bon nombre d’habitants et de responsables.
Yossi Dagan s’est félicité de cette visite qui n’a sans doute pas modifié les idées politiques de la chanteuse mais qui pourrait peut-être modérer son discours et la faire réfléchir un peu. “La Samarie est ouverte à tous. Nous avons comme objectif d’amener ici tous les pans de la société israélienne ainsi que des preneurs de décisions et des faiseurs d’opinion. Nous sommes heureux qu’Ahinoam Nini ait relevé le défi et nous avons trouvé en elle une personne chaleureuse avec un grand coeur”, a déclaré Yossi Dagan.
Dimanche, la chanteuse a écrit un long post sur sa page Facebook. Elle a expliqué sa visite par sa volonté “de voir, connaître, apprendre, entendre et faire entendre, sans intermédiaires”. Noa a relaté sa rencontre agréable avec Yossi Dagan chez elle, ses visites et rencontres en Samarie. Elle a exprimé sa satisfaction d’avoir pu se rendre sur place et voir de plus près les enjeux de cette région. Noa reconnaît que cette visite n’a pas toujours été facile et que les “contacts passionnants qu’elle a eu avec des gens passionnants” ne feront pas disparaître les divergences de vue quant à l’avenir de cette région et de la solution au conflit israélo-palestinien.
Elle a notamment rappelé la discussion difficile qu’elle a eue avec Itaï Zar, l’un des fondateurs de ‘Havat Guilad, créé en souvenir de son frère assassiné dans un attentat en 2001. Peu après, en chemin pour Jérusalem, elle apprenait l’attentat commis près de Havat Guilad et avoue qu’elle a eu très peur qu’il s’agissait d’Itaï avec lequel elle discutait fermement quelques heures auparavant.
Ahinoam Nini a terminé son post sur des souhaits de paix, de coexistence, de concrétisation de l’amour du prochain, de priorité à la vie, d’exemples de compris territoriaux avec Avraham et Lot ou de réconciliation entre les frères Itshak et Ishmaël qui enterrèrent ensemble leur père Avraham.
De belles idées et des voeux louables mais qui se brisent sur la réalité des ennemis irréductibles et immoraux qui nous font face.
Photo Tomer Neuberg / Flash 90
Noa ? Qui ?