La ministre de la Justice Ayelet Shaked n’est pas du genre à se laisser faire. Depuis le congrès annuel des journalistes à Eilat elle a tenu à répondre indirectement à la présidente de la Cour suprême Myriam Naor qui l’a accusée de “politiser le processus de nomination des juges”. Un comble pour cette magistrate qui fait partie de la corporation probablement la plus élitiste et népotique du pays.
Ayelet Shaked a rappelé que depuis deux ans en poste, elle a déjà réussi à nommer 230 juges qui se sont tous avérés excellents et professionnels: “Lorsque j’ai pris mes fonctions, j’ai décidé que je ne serai pas une ‘commission des ornements’ mais que je suis là pour influer. Nous avons créé des collaborations efficaces. Notre commission de nomination fonctionne bien et la plupart des juges sont nommés à l’unanimité. La commission travaille sur des critères professionnels et éthiques et prend désormais en compte les critères de représentativité des juges par rapport à la composition de la société israélienne. Nous sommes constamment à la recherche des candidats les plus aptes à cette fonction”.
La ministre a voulu illustrer les changements qu’elle opére dans la nomination des juges: “Nous avons nommé deux magistrates d’origine éthiopienne, des juges arabes et avons lancé un appel en direction de la population orthodoxes afin de trouver davantage de candidats de ce secteur de population”.
La journaliste Rina Matsliah’, très à gauche, qui l’interviewait a insisté: “Essayez-vous de nommer des juges sionistes-religieux ou qui habitent en Judée-Samarie?” (comme s’il s’agissait d’une anomalie!!!). Ayelet Shaked ne s’est pas démontée: “J’essaie aussi de trouver des magistrats qui ont une conception plus conservatrice mais pas dans le sens politique gauche-droite sur le plan judiciaire. L’ancien ministre de la Justice Prof. Daniel Friedman était au gauche politiquement mais conservateur sur le plan de l’activisme judiciaire. J’aurais été heureuse de le voir siéger à la Cour suprême. Je ne regarde pas le degré de religiosité ou le lieu de résidence des candidats! Je recherche la représentativité et le professionalisme.”
Retournant l’accusation, Ayelet Shaked a justement reproché aux juges de la Cour suprême de trop empiéter dans le domaine politique depuis un certain nombre d’années depuis la “révolution activiste” introduite par l’ancien président de la Cour suprême Prof. Aharon Barak.
En conclusion sur ce sujet, la ministre de la Justice a dit: “J’ai été choisie pour changer les choses et la situation qui prévalait jusqu’à mon arrivée. Je prends les mesures qu’il faut pour cela. Et si je bouscule un peu les choses, c’est tant mieux!”
Photo Miriam Alster / Flash 90
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