La manoeuvre est trop voyante pour donner l’impression d’un réel changement de cap idéologique ou même politique. Depuis quelques jours, le président du Camp Sioniste multiplie les déclarations qui sont destinées à plaire à l’électorat traditionnel de droite, quitte à s’attirer les foudres de ses camarades de parti et des représentants arabes.
Entouré de stratèges, comme tous les chefs de partis, Avi Gabbaï a emprunté la méthode Lapid, conscient qu’il est désormais impossible de remporter des élections sans se rallier de nombreuses voix de droite et de centre-droit. Ainsi, Samedi le nouveau leader travailliste déclarait qu’il ne siégerait pas avec la Liste arabe, provoquant des grincements de dents dans son parti. Le lendemain dimanche, lors d’un meeting à Dimona, il indiquait qu’il n’y avait peut-être pas de partenaire du côté ‘palestinien’ et rajoutait: “Nous ne devons pas avoir peur des Arabes, ce sont les Arabes qui doivent avoir peur de nous car nous sommes les plus forts”. Des propos qui dans la bouche de Binyamin Netanyahou auraient immédiatement provoqué un tremblement de terre politico-médiatique dans le pays…
Et lundi, sur la chaîne Aroutz 2, le président du Camp Sioniste annonçait: “Je ne démantélerai aucune localité juive en Judée-Samarie dans le cadre d’un accord de paix, car s’il y a la paix, on peut trouver d’autres solutions”! Sacré revirement pour celui qui déclarait juste après son élection qu’il ne fera pas réparer le moindre trottoir dans les localités situées en-dehors des “blocs”.
Lors de cette même émission, Avi Gabbaï a également tenté de se donner une image de “faucon” sécuritaire: “Il ne doit pas y avois de compromis. Il ne faut pas dire ‘bon, ils n’ont tiré qu’une seule roquette. Cela ne doit pas exister. Ils en tirent une, nous en tirons vingt. C’est comme ça que cela fonctionne au Moyen-Orient”.
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